Loi Duplomb : qui est Eléonore Pattery à l'origine de la pétition qui remporte un succès inédit ?

"C'est sensé, c'est engagé, c'est remercié ! Vous donnez de la force aux citoyens français et européens. Bravo à tous pour le million de signatures. Le reste vous appartient", écrit Eleonore Pattery lundi 21 juillet sur son compte Linkedin. Cette étudiante de 23 ans est à l'origine de la pétition lancée sur le site de l'Asemblée nationale pour réclamer l'abrogation de loi Duplomb, très contestée.   

Lancée le 10 juillet, deux jours après l'adoption de la loi qui prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l'acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé en Europe, la pétition a récolté un peu plus de 1,3 million de signatures lundi 21 juillet après-midi sur le site de l'Assemblée nationale.  

La pétition contre la loi Duplomb a franchi dimanche la barre du million de signatures sur le site de l'Assemblée nationale. A partir du seuil des 500 000 signatures, atteint samedi, et à condition qu'elles soient issues d'au moins 30 départements ou collectivités d'outre-mer, la Conférence des présidents de l'Assemblée nationale peut décider d'organiser un débat en séance publique, vœu qu'a formulé Yaël Braun-Pivet au micro de franceinfo. Mais la loi ne sera pas réexaminée sur le fond et encore moins abrogée. Malgré tout, fort du succès de la pétition, la gauche et les écologistes ont promis ce lundi de maintenir la pression à l'automne autour de l'abrogation du texte. 

"Aujourd'hui je suis seule à écrire, mais non seule à le penser"

Derrière cette initiative citoyenne se cache donc une jeune étudiante originaire de Bordeaux. Éléonore Pattery, 23 ans, actuellement en Master qualité, sécurité, environnement et responsabilité sociétale des entreprises, refuse de répondre aux sollicitations des médias. Et elle le dit clairement sur les réseaux sociaux : "Je ne suis pas indispensable à ce débat : l’opinion publique, les voix qui s’élèvent partout dans le pays me représentent déjà très bien".

Elle précise dès les premières lignes de la pétition pourquoi elle demande un tel débat : "En tant que future professionnelle de la santé environnementale et de la responsabilité collective, j’apprends chaque jour à appliquer ce que vous - législateurs - refusez aujourd’hui de respecter ". Dans ce texte, consultable sur le site de l'Assemblée nationale, elle qualifie la loi Duplomb, "d'aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire" et demande son abrogation immédiate. Elle poursuit : "Aujourd'hui je suis seule à écrire, mais non seule à le penser". La mobilisation historique autour de cette pétition semble le confirmer. S'il est en effet possible de déposer des pétitions sur le site du Palais Bourbon depuis 2019, une seule jusqu'à présent, contre la Brav-M, brigade de policiers motorisés de répression de l'action violente, avait jusqu'ici recueilli 260 000 signatures, très loin de celle-ci.

Sur les réseaux sociaux, la jeune femme réagit : "Je ne suis pas là pour porter un simple message politique, économique ou écologique. Je ne suis affiliée à aucun parti. Ce que je défends aujourd’hui, c’est la voix de la liberté". Et de conclure dans un post Linkedln : "Ne rien faire, c’est consentir".