Reportage "C'est irrespirable et invivable" : à Lyon, les canicules transforment des logements en bouilloires

Faute de protections solaires, certains appartements du centre de Lyon dépassent les 40°C. Des associations alertent sur un risque sanitaire et dénoncent l'inaction face aux contraintes du bâti ancien.

Article rédigé par franceinfo - Matthieu Bonhoure
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Un immeuble du centre-ville de Lyon. Photo d'illustration. (RICHARD MOUILLAUD / MAXPPP)
Un immeuble du centre-ville de Lyon. Photo d'illustration. (RICHARD MOUILLAUD / MAXPPP)

Des vagues de chaleur redoutées. La région lyonnaise est particulièrement touchée par les canicules ces 20 dernières années. Dans le centre-ville, les logements dits "bouilloires" sont un énorme problème, de nombreux bâtiments du centre historique n'ayant pas de volet. Une association de locataires demande désormais à l'Etat et la mairie de leur venir en aide, pour retrouver une vie normale lors des grandes chaleurs.

Au quatrième étage d'un vieux et beau bâtiment du centre Lyon, l'appartement de Léa est équipé d'un ventilateur dans le salon. "On est dans une rue qui est suffisamment exposée pour que le soleil tape sur les vitres, décrit-elle. En été, c'est vraiment irrespirable et invivable."

Léa vit dans ce logement depuis trois ans : dès que les beaux jours arrivent, elle installe une bâche devant ces fenêtres et des autocollants pour tenter de réfléchir la lumière. Du bricolage, qui ne change pas grand-chose. "Pendant la vague de chaleur, j'ai vraiment envisagé de déménager", assure-t-elle.

"Des volets qui coûtent beaucoup plus cher"

L'immeuble de Léa est un cas typique de Lyon : pas une seule fenêtre avec des stores. Avec Loïc, de l'association Locataires Ensemble, ils installent une grande banderole sur la façade avec inscrit "Ici logement bouilloire" : "Comme on est sur des bâtiments classés, avec des jalousies lyonnaises, des volets qui coûtent beaucoup plus cher."

Ces jalousies lyonnaises correspondent à des sortes de persiennes en bois, une première solution pour protéger les locataires de la chaleur. Solène, ingénieure, explique que cette solution peut parfois faire baisser la température de 10°C : "Ne pas mettre cette protection, c'est comme avoir un radiateur solaire et le laisser allumer. Donc en situation de canicule, c'est vraiment insupportable."

L'ingénieure vient de dévoiler avec l'association Tezeloma un rapport sur des rues du centre de Lyon, où près de deux tiers des fenêtres des immeubles n'ont aucune protection contre le soleil.

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