Vague de chaleur : une étude estime que le nombre de morts prématurés a triplé à cause du réchauffement climatique
Selon les chercheurs, la hausse des températures globales a fait grimper les thermomètres jusqu'à 4°C supplémentaires dans de nombreuses villes. Et deux tiers des décès liés à la chaleur n'auraient pas eu lieu sans les degrés ajoutés par le dérèglement du climat dû à l'activité humaine.
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Une chaleur aux conséquences dramatiques. Le changement climatique a rendu la récente vague de chaleur dans l'ouest de l'Europe jusqu'à 4°C plus chaude dans de nombreuses villes et a triplé le nombre de morts, selon une étude publiée mercredi 9 juillet. Les chercheurs estiment en effet que la vague de chaleur a probablement causé environ 2 300 décès prématurés entre le 23 juin et le 2 juillet dans 12 villes européennes, dont Paris. Et environ 1 500 décès, soit les deux tiers, n'auraient pas eu lieu sans les degrés ajoutés par le dérèglement du climat par l'humanité.
Pour évaluer l'influence du changement climatique, les scientifiques ont simulé l'intensité de cet épisode dans un monde qui n'aurait pas connu la combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz, en partant des données météo historiques. Ils ont conclu que la vague de chaleur "aurait été de 2 à 4°C moins intense" sans le changement climatique dans 11 des 12 villes étudiées. Ces degrés supplémentaires ont considérablement accru le risque sanitaire pour les 30 millions d'habitants des villes étudiées.
Les canicules, "des tueuses silencieuses"
Les vagues de chaleur sont particulièrement dangereuses pour les personnes âgées, les malades, les jeunes enfants, les travailleurs en extérieur et toute personne exposée à des températures élevées pendant de longues périodes sans répit, en particulier lors de l'enchaînement de nuits chaudes. "Pour des milliers de personnes, une augmentation de seulement 2 ou 4°C peut faire la différence entre la vie et la mort", a déclaré Garyfallos Konstantinoudis, de l'Imperial College de Londres.
"C'est pourquoi les vagues de chaleur sont connues comme des tueuses silencieuses : la plupart des décès surviennent dans les maisons et les hôpitaux, à l'abri des regards, et sont rarement signalés."
Garyfallos Konstantinoudis, chercheurcité par l'AFP
Les autorités estiment qu'il faudra plusieurs semaines pour établir un bilan définitif des victimes. La succession d'épisodes similaires a déjà provoqué des dizaines de milliers de morts prématurées en Europe au cours des étés précédents.
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