Le Parlement adopte définitivement le projet de loi pour "refonder Mayotte", sept mois après le passage du cyclone Chido
Cette loi prévoit de nombreux investissements, un alignement des droits sociaux et des mesures de lutte contre l'immigration et l'habitat illégal.
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La reconstruction de Mayotte va prendre une nouvelle ampleur, sept mois après le passage de Chido. Le Parlement a définitivement adopté jeudi 1er juillet le projet de loi pour "refonder" Mayotte, département le plus pauvre de France confronté avant même le cyclone à d'immenses défis, après un ultime vote favorable du Sénat, à 228 voix pour et 16 contre.
Le texte décline notamment quatre milliards d'euros d'investissements publics sur six ans, inscrit dans la loi le principe d'un alignement des droits sociaux avec ceux de l'Hexagone à l'horizon 2031, et contient de nombreuses mesures de lutte contre l'immigration clandestine et l'habitat illégal.
Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, vante un texte d'une "ambition politique sans précédent" pour "concrétiser la promesse républicaine" à Mayotte, où les inégalités avec l'Hexagone restent abyssales. A Mayotte, 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté national et le RSA, par exemple, y est encore deux fois plus bas que dans l'Hexagone.
Opposition de la gauche
Le texte a bénéficié du soutien de la coalition gouvernementale et de l'extrême droite. Le Rassemblement national, très mobilisé durant les débats, a même revendiqué "une victoire politique".
Mais pour la gauche, impossible de voter ce texte. Et ce, en dépit de plusieurs avancées comme la convergence sociale. En cause : "l'obsession" du projet de loi pour l'immigration et des mesures "inhumaines" directement inspirées du programme de Marine Le Pen, ont accusé plusieurs députés.
Il prévoit par exemple de durcir les conditions d'obtention d'un titre de séjour alors que près de la moitié de la population y est étrangère. Plusieurs dispositions permettent de faciliter la destruction des bidonvilles, alors qu'un tiers de l'habitat est informel. Une mesure permet par exemple de déroger à l'obligation d'une offre de relogement au moment d'une évacuation.
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