Cyclone Chido : "Mayotte est méconnaissable", se désole la députée de Mayotte Estelle Youssouffa

"Arbres décapités", "bidonvilles rasés", "silence pesant"... L'élue Liot de l'île décrit sur France Inter un paysage "apocalytique".

franceinfo

Radio France

Publié le 17/12/2024 09:21

Temps de lecture : 2min

Vue aérienne d'un quartier rasé par le cyclone Chido à Combani (Mayotte), le 16 décembre 2024 (HANDOUT / SECURITE CIVILE)

"Mayotte est méconnaissable", relate mardi 17 décembre sur France Inter Estelle Youssouffa, députée Liot de la 1ère circonscription de Mayotte, trois jours après le passage du cyclone Chido sur l'archipel. L'élue, qui est sur place, assure que "90 % des maisons en dur ont perdu leur toit".

"C'est plus que la destruction"

"C'est plus que la destruction", se désole Estelle Youssouffa, "les populations sont très peu nombreuses par rapport à notre population habituelle. Ce sont des zones dans le Nord qui sont très densément peuplées, qui grouillent de vie normalement. Et là, en fait il n'y a quasiment pas de circulation, il n'y a personne dans les rues". Elle ajoute à cela qu'il n'y a "plus d'éclairage public" dans les rues, rendant la nuit "très noire".

Concernant le bilan "réel" des disparus dans les coulées de boue, "on ne le saura jamais", selon la députée, "puisque c'est une population en situation irrégulière, clandestine", qui n'est pas déclarée aux autorités locales. Elle évoque aussi l'impossibilité de décompter le nombre de disparus chez les enfants. "Un moyen qui était envisagé, c'était qu'une fois qu'il y aurait le retour de l'école, on compterait les absents, mais les écoles sont quasiment toutes détruites".

Enfin, Estelle Youssouffa plaide pour la mise en place de l'état d'urgence à Mayotte, face aux pillages qui ont déjà commencé. Des pillages des "maisons qui ont été détruites, où on va voler les tôles et les biens pour aller reconstruire dans les bidonvilles illégaux", dénonce-t-elle. Elle évoque aussi des "caillassages et des attaques de bandes dans lesquelles des soignants, qui sont venus pour aider Mayotte, ont été pris". "On ne peut pas permettre que l'anarchie s'installe", insiste la députée de Mayotte.