"Un enjeu de souveraineté" : le règlement européen imposant le recyclage des batteries électriques entre en vigueur

L'objectif de ce nouveau règlement est de créer une économie circulaire, pour faire en sorte que les métaux critiques puissent être réutilisés. Pour les recycleurs, la première conséquence est la spectaculaire augmentation des volumes de produits à traiter : le gisement de batteries à recycler en France va passer de 30 000 à 600 000 tonnes. "C'est ce qu'on appelle 'le big bang des batteries', confirme Emmanuel Toussaint-Dauvergne, directeur général de Batribox, l'un des éco-organismes chargés d'organiser la filière de recyclage. On va devoir gérer tout le gisement des batteries, quelles que soient leur taille et leur technologie, de la pile-bouton à la batterie de bus."

Car l'une des nouveautés, c'est que les fabricants de voitures, de trottinettes ou de vélos électriques vont, eux aussi, devoir financer le recyclage. Ce règlement "met tout le monde sur un pied d'égalité : quelle que soit la nature de la batterie que vous produisez ou que vous mettez sur le marché, vous devez vous impliquer pour en assurer la fin de vie", souligne Emmanuel Toussaint-Dauvergne.

L'Europe à la traîne pour la fabrication et le recyclage 

Les batteries peuvent être broyées et transformées en une poudre noire, qui contient du manganèse, du cobalt et du lithium. "Ce sont des métaux qu'on n'a pas en Europe, il faut aller les chercher dans des mines en Amérique du Sud ou en Asie, précise Yann Gautron, de l'éco-organisme Ecosystem. Donc c'est un enjeu de souveraineté, de conserver tous ces produits et pouvoir les réutiliser sans dépendre d'un fournisseur qui peut fermer les vannes du jour au lendemain."

Mais pour le moment, ces métaux critiques sont principalement renvoyés en Chine pour être traités. L'Europe est à la traîne pour la fabrication de batteries.