Fonte des glaciers : "Il est trop tard pour les plus petits glaciers, ceux dont la taille est réduite", estime un chercheur spécialiste du changement climatique

Denis Mercier, membre du groupe de recherche Arctique et chercheur sur l’impact des changements climatiques sur les milieux polaires et subpolaires, estime notamment vendredi sur franceinfo que les glaciers des Pyrénées auront disparu d'ici "15 ou 20 ans".

Article rédigé par franceinfo
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Glacier du Rhône, illustration. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
Glacier du Rhône, illustration. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Avec le réchauffement climatique et la hausse des températures, "tous les glaciers qui sont plus petits, ceux qui font moins d'un kilomètre carré, auront quasiment tous disparu à l'horizon 2100 si le thermostat mondial n'est pas limité", estime vendredi 21 mars sur franceinfo Denis Mercier, membre du groupe de recherche Arctique, professeur des universités à Sorbonne Université, chercheur sur l’impact des changements climatiques sur les milieux polaires et subpolaires. Il donne l'exemple des Pyrénées qui "montre qu'on n'attendra pas la fin du XXIe siècle pour, malheureusement, voir ses glaciers disparaître. Ils auront disparu peut-être d'ici 15 ou 20 ans seulement."

Le chercheur évoque même un scénario du pire avec une hausse de 4°C de la température moyenne d'ici 2100, celui qui est soutenu par un rapport publié par Météo France. De son côté, l'ONU affirme, vendredi, que toutes les régions glaciaires ont enregistré une perte de masse nette en 2024, pour la troisième année d'affilée. Pour l'organisation météorologique mondiale (OMM), institution de l'ONU, "les préserver (les glaciers) est une question de survie".

Élévation du niveau marin

L'une des conséquences de cette fonte des glaces est "l'élévation du niveau marin", selon Denis Mercier. "C'est une réalité", ajoute le chercheur qui estime que le niveau de la mer pourrait monter de "40 cm dans le scénario le plus optimiste" voire "à plus 80 cm à l'horizon 2100 dans le scénario pessimiste du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat)".

Cela risque d'avoir des conséquences, selon lui, pour les estuaires comme ceux de la Seine et de la Loire, en France, par exemple. C'est la même chose pour les deltas : "pour ces territoires, ça peut effectivement être dramatique".

"Moins d'eau en été"

Autre conséquence, "à court terme, ça va être une modification du calendrier des débits des rivières, puisque les glaciers soutiennent les débits au moment où il fait le plus chaud, c'est-à-dire en juillet et en août, voire en septembre pour l'Europe". Pour le chercheur, "il y aura des débits plus importants au printemps, liés à la fonte de la neige ou à la fonte des glaciers. Mais on aura moins d'eau en été, au moment où l'agriculture, notamment, en a le plus besoin."

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