Crise climatique : l'administration Trump veut cesser d'imposer un bilan carbone aux industries polluantes
Si cette mesure venait à être confirmée, la majorité des secteurs polluants ne seraient plus tenus de déclarer leurs émissions polluantes.
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L'administration de Donald Trump poursuit sa politique ouvertement climatosceptique. Dans un communiqué publié vendredi 12 septembre, le patron de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), Lee Zeldin, a déclaré son intention de revenir sur l'obligation faite aux industries américaines les plus polluantes, dont le secteur pétrolier, de calculer leurs émissions de gaz à effet de serre. "Le programme de déclaration des gaz à effet de serre n'est qu'une formalité administrative qui ne contribue en rien à améliorer la qualité de l'air", a-t-il assuré, ajoutant que sa suppression permettrait aux entreprises de réaliser des économies.
Depuis 2010, ce programme impose aux grands pollueurs américains, dont les industries des énergies fossiles, de calculer et déclarer aux autorités leurs émissions annuelles de gaz à effet de serre, parmi lesquelles le méthane et le CO2, qui sont ensuite rendues publiques. Ces émissions, qui proviennent des activités humaines, sont les principales responsables du changement climatique, un phénomène qui entraîne notamment l'augmentation du nombre d'événements météorologiques extrêmes (sécheresses, inondations, canicules...), de leur intensité et de leur durée.
"Dissimuler les données afin de masquer les dommages"
"Une fois de plus, cette administration tente de dissimuler les données afin de masquer les dommages, a fustigé Julie McNamara, de l'association Union of Concerned Scientists, auprès de l'AFP. Si nous ne pouvons pas dire ce que fait une entreprise, nous ne pouvons pas la tenir pour responsable."
La mesure devrait également compliquer le calcul des émissions totales de gaz à effet de serre du pays, deuxième plus gros émetteur mondial derrière la Chine. Ce sont des "informations essentielles aux décideurs politiques, aux scientifiques, aux investisseurs et au public", avait insisté au printemps le sénateur démocrate Sheldon Whitehouse, l'un des élus américains les plus mobilisés sur les questions climatiques.
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump, dont la campagne a été en partie financée par le secteur pétrolier, a enclenché une marche arrière totale en matière de lutte contre le changement climatique, détricotant les régulations environnementales et multipliant les mesures pour faciliter la production de pétrole et de gaz aux Etats-Unis.
Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C. Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.
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