Crise climatique : l'objectif de 1,5°C "sur le point de s'effondrer", prévient le secrétaire général de l'ONU
Contenir le réchauffement de la planète à +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle (1850-1900) est l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris de 2015.
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Il craint que les plans attendus d'ici la COP30 ne soient pas à la hauteur. L'objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle est "sur le point de s'effondrer", a alerté vendredi 19 septembre le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Les objectifs climatiques pour 2035 des pays signataires de l'accord de Paris, aussi appelés Contributions déterminées au niveau national (NDC en anglais), étaient initialement attendus il y a plusieurs mois. Mais les incertitudes liées aux tensions géopolitiques et aux rivalités commerciales ont ralenti le processus. A moins de deux mois de la COP30 au Brésil (du 10 au 21 novembre), les nouveaux plans de dizaines de pays tardent à être annoncés, notamment ceux de la Chine et de l'Union européenne, puissances considérées comme des pivots dans l'avenir de la diplomatie climatique. L'ONU espère que le sommet sur le climat coprésidé mercredi à New York par Antonio Guterres et le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva sera l'occasion de donner un nouvel élan.
"Mettre autant de pression possible"
"Nous avons absolument besoin que les pays arrivent (...) avec des plans d'action climatiques totalement alignés avec l'objectif de 1,5°C, qui couvrent toute leur économie et toutes les émissions de gaz à effet de serre, a déclaré le secrétaire général lors un entretien avec l'AFP. Et je suis inquiet qu'à l'issue de ces efforts, nous obtenions une série de NDC qui ne soient pas à la hauteur de cet objectif."
"Je pense que cet objectif est sur le point de s'effondrer et c'est une raison supplémentaire à ce moment précis pour mettre toute la pression possible pour obtenir des Contributions déterminées au niveau national acceptables", a-t-il ajouté. Ce n'est pas une raison de "paniquer", mais si elles ne correspondent pas aux besoins il faudra "mettre autant de pression possible pour corriger au plus vite", a-t-il plaidé.
Contenir le réchauffement de la planète à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle (1850-1900) est l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris de 2015. Mais de nombreux climatologues conviennent que ce seuil sera très probablement atteint avant la fin de cette décennie, la planète continuant à brûler toujours plus de pétrole, de gaz et de charbon. Le climat est déjà en moyenne 1,4°C plus chaud aujourd'hui, selon l'observatoire européen Copernicus. Selon l'ONU, l'année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, couronnant une décennie "extraordinaire de températures record". Elle a aussi été la première à franchir le plafond de +1,5°C.
Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C . Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.
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