A69 : le quatrième week-end de mobilisation contre le projet d'autoroute entre Toulouse et Castres s'est achevé dans le calme
Près d'un millier de militants se sont rassemblés dans le Tarn. L'évènement s'est déroulé dans une ambiance bon enfant, malgré quelques moments de tension sporadiques samedi.
Aucune interpellation à signaler. Les centaines de participants au quatrième grand week-end contre le projet d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres ont peu à peu quitté le château de Scopont (Tarn) dimanche 6 juillet. Leur mobilisation, interdite par la préfecture en raison des craintes de débordements, s'est achevée dans une ambiance calme, d'après des journalistes de l'AFP.
Même si le chantier est considérablement avancé – arbres abattus, ponts construits et terrassement en cours – les opposants espèrent encore empêcher la finalisation de cette voie rapide, dont la construction a débuté en 2023 et doit être achevée au second semestre 2026.
Le rassemblement, auquel ont participé plus d'un millier de militants, s'est déroulé dans une ambiance bon enfant, mais à l'occasion de moments de tension sporadiques samedi, des manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre. Ils ont été repoussés par les forces de l'ordre, qui ont fait usage de grenades lacrymogènes et d'un canon à eau.
Les forces de l'ordre déployées en masse
"Le dispositif de sécurisation est resté actif toute la nuit, et le restera toute la journée, aucun incident n'a été constaté cette nuit", avait annoncé la préfecture du Tarn dans la matinée. La préfecture avait déployé quelque 1 500 gendarmes samedi matin, maintenant sous haute sécurité cette mobilisation que les organisateurs, des collectifs écologistes, avaient baptisée "Turboteuf".
Le ministre des Transports Philippe Tabarot avait fustigé samedi sur X des "activistes soi-disant écologistes" tandis que le président Emmanuel Macron avait apporté son soutien aux forces de l'ordre qui "font face à des manifestants violents" sur le même réseau social. "Nous ne laisserons rien passer", a aussi martelé le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, dénonçant des manifestants qui "ne veulent que détruire ou casser du flic".
"Les pro-autoroute ont essayé comme d'habitude de criminaliser ce mouvement et ce rassemblement populaire", a estimé de son côté la députée écologiste Christine Arrighi et ancienne rapporteure de la commission d'enquête sur le financement de l'A69, jugeant "cette contestation joyeuse" et "très complémentaire" du combat mené devant la justice contre le projet.
Une bataille juridique de longue haleine
Depuis plus de deux ans, la contestation a pris différentes formes, allant des manifestations aux grèves de la faim, en passant par des occupations d'arbres au cœur de zones à défendre (ZAD). Mais c'est sur le terrain juridique que les opposants ont temporairement réussi à stopper les pelles mécaniques. Fin février, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné une interruption des travaux, estimant qu'il n'y avait pas de raison impérative d'intérêt public majeur pour justifier les dégâts causés à l'environnement.
Saluée comme une victoire par les opposants, cette décision a donné lieu à plusieurs recours des pro-autoroute : d'un côté devant la justice administrative, de l'autre, par le biais d'une proposition de loi visant à valider rétroactivement les autorisations environnementales du chantier. Parallèlement, avant l'examen du dossier au fond prévu à la fin de l'année, la cour administrative d'appel de Toulouse a autorisé fin mai une reprise du chantier.
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