"On risque de les voir disparaître" : la situation des phoques et des oiseaux s'aggrave, alerte l'UICN

L'organisation internationale de protection de la nature, l'UICN, a lancé l'alerte depuis Abou Dhabi : de nouvelles espèces sont venues s'ajouter à sa "liste rouge" des espèces menacées, parmi lesquelles le phoque à capuchon ou encore le gypaète barbu.

Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le gypaète barbu figure sur la liste des oiseaux menacés de disparition. (IMAGEBROKER/MATHIAS SCHAEF / IMAGEBROKER.COM)
Le gypaète barbu figure sur la liste des oiseaux menacés de disparition. (IMAGEBROKER/MATHIAS SCHAEF / IMAGEBROKER.COM)

C'est un baromètre de référence sur l'état de la faune et de la flore à travers le monde. L'Union internationale pour la conservation de la nature publie vendredi 10 octobre sa nouvelle "liste rouge". 170 000 espèces ont été étudiées et parmi elles, près de 50 000 menacées d'extinction, à des degrés plus ou moins graves.

L'UICN insiste d'abord sur l'état des oiseaux à travers le monde. Six espèces d'oiseaux sur dix sont en déclin, c'est-à-dire que leur population diminue et une sur dix est menacée d'extinction.

Déforestation, agriculture intensive...

Les oiseaux sont durement frappés par la destruction de leurs habitats, notamment par la déforestation dans les forêts tropicales. Mais en France métropolitaine et outre-mer, la situation est également "extrêmement préoccupante", explique Florian Kirchner de l'Union internationale pour la conservation de la nature.

"On a plus de 280 espèces d'oiseaux qui sont menacées."

Florian Kirchner

à franceinfo

"Cela peut être de grands rapaces comme le gypaète barbu ou le milan royal ou de petits oiseaux comme le chardonneret, qui sont impactés par les activités humaines", détaille l'expert. Parmi ces activités, pour ce qui concerne la France, l'agriculture intensive est clairement problématique. "On uniformise les paysages en détruisant les haies et les bosquets qui sont des habitats essentiels pour toutes les petites bêtes, les insectes, les reptiles et les oiseaux, explique Florian Kirchner. L'agriculture c'est aussi parfois l'usage de pesticides qui détruisent des insectes qui sont la nourriture des oiseaux."

Disparition du courlis à bec grêle

Mais il y a un symbole dans cette nouvelle liste rouge de l'UICN : le courlis à bec grêle. Ce petit oiseau migrateur passait ses étés au bord de la Méditerranée, mais on ne l'entendra bientôt plus du tout. L'espèce est désormais considérée comme éteinte, disparue, et cela doit sonner comme un avertissement prévient Florian Kirchner : "Toutes les espèces qui sont aujourd'hui menacées, dans la liste rouge, elles sont vraiment au bord de l'extinction."

L'Union internationale pour la conservation de la nature alerte aussi sur la situation en Arctique. La région se réchauffe quatre fois plus vite que le reste de la planète et la banquise fond. Tous les mammifères de cette région - morses, cétacés, ours blancs - souffrent. C'est aussi le cas des phoques qui se "rapprochent de l'extinction", insiste l'UICN. Le "phoque à capuchon" est même désormais considéré comme "en danger". Le phoque barbu et celui du Groenland, eux, basculent dans la catégorie "quasi menacé".

"Si on n'agit pas de manière urgente et à bon escient, on risque de les voir disparaître".

Florian Kirchner

à franceinfo

Mais ce rapport prouve également que l'on peut sauver des espèces quand on le veut. C'est le cas de la tortue verte. Celle-ci ressemble un peu à ces tortues que l'on voit dans le dessin animé Le Monde de Némo. Elles vivent dans les mers chaudes du globe et vont beaucoup mieux grâce aux efforts de conservation à travers le monde. "L'espèce est protégée, ce qui a permis d'éviter qu'elle soit braconnée comme c'était le cas avant. On s'est aussi assurés de protéger les nids sur les plages et on a permis à la reproduction de repartir à la hausse. C'est avec toutes ces actions-là que l'on a pu, en quelques décennies, rétablir la population de la tortue verte qui, aujourd'hui, n'est plus menacée", se réjouit Florian Kirchner. La population globale de tortue verte est en effet en hausse de 30% par rapport aux années 1970. 

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.