Méditerranée : un afflux surprenant de raies Mobula

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Article rédigé par France 2 - T. Baïetto, F. Fenouillet, L. Bourgoin-Gardner, N. Chaix-Bryan, M. Kassou. Édité par l'agence 6médias
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Le phénomène fascine les vacanciers en Méditerranée mais interroge les spécialistes : la raie Mobula, appelée aussi diable de mers, a été aperçue au large du Lavandou. L'espèce, menacée et totalement inoffensive est de plus en plus présente près des côtes françaises.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité. 

C'est un spectacle rare en Méditerranée : des raies Mobula à proximité des côtes et jusque sur les plages, comme à Marseille (Bouches-du-Rhône). Malgré son surnom de diable de mer, la raie Mobula ne présente aucun danger pour l'homme. Elle se nourrit de plancton et vit habituellement au large. Aurélien Guay, guide naturaliste, en croise parfois quelques-unes lorsqu'il emmène les touristes observer les dauphins. Mais ce qu'il a vu ces dernières semaines près de Port-Cros (Bouches-du-Rhône)est exceptionnel. "On a eu plusieurs groupes de plus d'une dizaine et beaucoup de rencontres : quatre, cinq, six fois pendant la sortie. Plusieurs individus, des groupes de reproduction, des individus isolés, des sauts...", dit-il.

L'animal ne vit pas qu'en Méditerranée. On le trouve dans les mers chaudes du globe, comme au Mexique. Il peut mesurer plus de 3 mètres d'envergure et peser jusqu'à 300 kg, ce qui ne l'empêche pas de faire des acrobaties hors de l'eau. La raie Mobula est aujourd'hui sur la liste rouge des espèces en danger, victime de la pêche et de la pollution plastique.

Inquiétude des spécialistes

Alors, ce comportement inhabituel en Méditerranée inquiète les spécialistes. "Il y a plein d'hypothèses qui sont mises sur la table, à commencer par l'effet des canicules marines qui sont de plus en plus précoces, la distribution du plancton, qui est la source alimentaire de ces animaux, qui a peut-être varié dans l'espace et dans le temps. Les animaux s'adaptent, que ce soit au changement de température ou au mouvement de leurs proies. Ils ne vont pas se laisser mourir sans essayer, en tout cas, de réagir", explique Matthieu Lapinski, biologiste et président de l’association "Ailerons".

De nouvelles recherches seront donc nécessaires pour percer le mystère. Une chose est sûre, même si les observations se multiplient en 2025 près des côtes, il y a de moins en moins de raies Mobula en Méditerranée.

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