Législatives 2022 : trois questions que vous vous êtes sans doute posées en regardant les résultats du premier tour
Le mode de scrutin des législatives réserve parfois quelques surprises et difficultés. Décryptage.
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Au lendemain du premier tour des élections législatives, la Nupes, l'alliance des gauches, et la majorité présidentielle se disputent la première place. Le tout sur fond d'abstention record. Une abstention qui est d'ailleurs à l'origine de différentes interrogations, compte tenu du mode de scrutin particulier de ces élections.
Pourquoi certains candidats n'ont pas été élus au premier tour alors qu'ils ont eu plus de 50% des voix ?
Pour se qualifier pour le second tour, il faut cumuler deux critères : obtenir la majorité absolue, plus de la moitié des suffrages exprimés ; mais aussi totaliser un nombre de suffrages qui représente au moins 25% des électeurs inscrits dans la circonscription. C'est-à-dire un quart de tous ceux qui étaient susceptibles de voter.
Quatorze candidats ont obtenu hier plus de 50% des voix exprimées. Mais pour neuf d'entre eux, comme Marine Le Pen ou Adrien Quatennens, le nombre de suffrages ne représentait pas, du fait de la forte abstention, au moins 25% des inscrits. Seuls cinq candidats ont finalement cumulé ces deux critères et sont donc élus dès le premier tour : quatre sous la nuance Nupes, un sous la nuance Ensemble.
Pourquoi aura t-on aussi peu de triangulaires au second tour ?
Il n'y a que huit triangulaires prévues au second tour. C'est lié au mode de scrutin et au fort taux d'abstention. Car pour être qualifié pour le second tour, si on ne fait pas partie des deux candidats arrivés en tête au premier tour, il faut avoir obtenu un nombre de suffrages au moins égal à 12,5% des électeurs inscrits dans la circonscription. Soit 25% des suffrages exprimés lorsqu'un seul électeur sur deux, inscrit sur les listes électorales, s'est déplacé pour aller voter.
Un fort taux d'abstention minimise donc les possibilités de candidats complémentaires qui passent au second tour (plus il y a d'abstention, plus la barre à franchir est haute). Huit triangulaires c'est beaucoup moins qu'en 2012 où il y en avait eu 34. Mais c'est cela plus qu'au dernier scrutin, en 2017, où il n'y en avait eu qu'une...
Pourquoi l'écart entre Nupes et Ensemble est si important dans les projections en nombre de sièges ?
D'après les résultats officiels, il y a un peu plus de 21 000 voix d'écart entre d'un côté la Nupes (la coalition LFI, Europe Ecologies les verts, Parti socialiste et Parti communiste) et de l'autre la coalition présidentielle sous l'étiquette Ensemble. 21 000 voix, c'est très peu.
Mais il y a dans la plupart des cas un deuxième tour, et la question est donc de savoir comment, à chaque fois, vont se reporter les voix qui avaient été données aux candidats éliminés. Ou comment vont se positionner les électeurs qui n'ont pas voté hier et décideraient de voter au second tour. Pour mesurer cela, les instituts de sondage se basent, entre autres, sur des enquêtes d'opinion. Elles sont a priori plus favorable aux candidats d'Ensemble qu'à ceux de la Nupes. Et cela pour une raison simple : la position assez centrale – entre droite et gauche – d'Ensemble sur l'échiquier politique.
"Quand les candidats Ensemble feront face à un candidat de gauche, ils bénéficieront de reports plutôt favorables des électeurs de droite, notamment des électeurs des Républicains qui obtiennent des scores qui ne sont pas négligeables", analyse Mathieu Gallard, d'Ipsos-Sopra Steria. À l'inverse, quand ils se retrouveront face à des candidats de droite ou du Rassemblement national, "ils bénéficieront de reports plutôt favorables de l'électorat de gauche" .
Mais tout cela est à prendre avec prudence car chaque scrutin a des enjeux locaux propres. D'autant plus que le fait de voter pour untel, ou même de se déplacer pour voter ou pas s'est parfois joué à pas grand chose au premier tour. Attention donc à ne pas trop extrapoler.
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