"Macho", "manterrupting"... Les réactions politiques après la prise de parole de Gabriel Attal lors d'une interview de Valérie Hayer
Lundi, Gabriel Attal est intervenu sur la scène de l'Auditorium de Radio France, alors que la tête de liste Renaissance répondait aux questions de l'émission "Demain l'Europe" diffusée sur franceinfo. Depuis, les réactions politiques se multiplient à gauche comme à droite.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2024/06/03/aie-665db74c67533335648412.jpg)
"Ça s'arrête quand ce spectacle ?", a fustigé sur franceinfo la tête de liste LR François-Xavier Bellamy, alors que Gabriel Attal a fait une intervention surprise dans l'Auditorium de la Maison de la radio et de la musique au cours de l'interview de la tête de liste Renaissance Valérie Hayer. "Il y a une forme de mépris là-dedans, comme si Valérie Hayer n'était pas capable de faire campagne et qu'il fallait en permanence que ce soit le Premier ministre, le président de la République" qui s'immisce dans le débat, a dénoncé l'eurodéputé de droite, voyant là "un côté macho".
Le candidat LR avait déjà protesté après le débat entre le Premier ministre et Jordan Bardella organisé le 23 mai sur France 2, où il avait dénoncé une "mise en scène". "Chez nous, ce sont les candidats qui font campagne", a souligné François-Xavier Bellamy, alors que, selon lui, l'exécutif "passe son temps à saturer l'espace médiatique".
L'occasion aussi pour le candidat de la droite de revenir sur la prise de parole d'Emmanuel Macron dans les journaux télévisés de TF1 et France 2, prévue jeudi à 20h. "Voilà, j'ai envie de parler, je prends tous les JT, allez-y, écoutez-moi, a-t-il tancé. Quelle est l'urgence d'actualité internationale qui exige que le président de la République mobilise tous les journaux télévisés à la veille de la fin de la campagne officielle ?" Pour François-Xavier Bellamy, il y a là "une confusion des rôles" : "Il n'y a pas un seul pays européen où ça se passe comme cela."
"Tout pour invisibiliser et décrédibiliser leur candidate"
Plus tard dans l'émission, Marie Toussaint, tête de liste EELV, est revenue sur l'intervention de Gabriel Attal : "Je partage cette colère de voir le Premier ministre, le président de la République s'essuyer les pieds sur Valérie Hayer, a-t-elle dénoncé. On a le sentiment qu’ils ont envoyé Valérie Hayer mener une bataille qu’aucun d’entre eux n’avait le courage de mener pour ces élections européennes." "Ça devient gênant, ces hommes qui interrompent, invisibilisent, parlent à la place de la femme tête de liste, non ?" s'est demandée, sur X, la députée EELV Sandrine Rousseau.
"C'est Big Brother, l'abus de pouvoir incarné", s'emporte, sur X, le député insoumis Aurélien Saintoul. La députée LFI Raquel Garrido, elle, dénonce le "manterrupting" du Premier ministre. Ce néologisme désigne le comportement d'un homme qui coupe, de manière consistante, la parole à une femme en raison de son genre. Une autre députée insoumise, Clémence Guetté, estime que "le Premier ministre s'impose à la télévision par effraction" et que "le pouvoir piétine les règles pour soutenir sa candidate officielle".
Pour le patron du PS, Olivier Faure, ce comportement est "infantilisant" : "Macron et Attal font tout pour invisibiliser et décrédibiliser leur candidate à laquelle ils se substituent chaque jour davantage", s'agace-t-il sur X. A l'Assemblée nationale, le président du groupe socialiste Boris Vallaud a, lui, fustigé "une même sous tutelle" de la candidate, "comme si elle n’était pas capable de parler elle-même."
L'eurodéputée RN Mathilde Androuët y voit, sur X, "un repêchage électoral indécent". Le porte-parole du parti d'extrême droite, Julien Odoul, demande au Premier ministre d'aller "au bout de la logique" et de "changer les bulletins de vote avant dimanche", mais aussi de "tirer les conséquences de cette surexposition en cas de déroute politique du camp macroniste". Gilbert Collard, eurodéputé passé chez le RN et Reconquête !, évoque quant à lui un "maître-nageur et sa noyée".
À regarder
-
Le convoi du président de l'Équateur attaqué par des manifestants
-
Le discours de Robert Badinter pour l’abolition de la peine de mort en 1981
-
Pourquoi les frais bancaires sont de plus en plus chers ?
-
Oui, en trois ans, le coût de la vie a bien augmenté !
-
Pas de Pronote dans ce collège
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
Disparition dans l'Orne : la petite fille retrouvée saine et sauve
-
"L’antisémitisme est devenu une mode", déplore Delphine Horvilleur
-
Ils ont le droit à l’IA en classe
-
"Il y a un monde politique qui est devenu dingue. Il est temps que ça s’arrête. Ça va rendre fou tout le monde"
-
Pouvoir d'achat : les conséquences d'une France sans budget
-
Emmanuel Macron : le président lâché par les siens
-
Sébastien Lecornu : "Les ministres (...) n'auront pas le droit à des indemnités"
-
7-octobre : la douleur des Israéliens
-
Élection presidentielle anticipée ? La réponse de B. Retailleau
-
Tirs de kalachnikov : la balle frôle la tête d'une fillette
-
La dépénalisation de l'homosexualité, l'autre combat de Robert Badinter
-
Des mineures pr*stituées issues de l’ASE
-
Mistral AI : la pépite française qui défie les géants de l'IA
-
Il part à la chasse aux polluants
-
Dissolution, cohabitation... 5 scénarios pour sortir de la crise politique
-
Goncourt des lycéens : et toi, tu lis quoi ?
-
Bernard Pivot à Robert Badinter : "Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous qu'il vous dise ?"
-
Exclusif : à bord du premier cargo à voile
-
Instabilité politique : du jamais vu sous la Vè République
-
Soldats ukrainiens : 12 points par Russe abattu
-
Comment Amazon veut distancer Temu et Shein
-
"Rentrer dans un gouvernement ? Un gouvernement de qui ?"
-
Procès Jubillar : l'alibi de l'amant en question
-
Vols d'or : la psychose des bijoutiers
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter