"J'ai envie de profiter tant que je suis en bon état" : la retraite progressive est désormais accessible dès 60 ans
Ce dispositif a été élargi par décret et permet aux salariés de réduire leur temps de travail tout en continuant à cotiser.
Travailler beaucoup moins les dernières années avant la retraite, c'est le principe de la retraite progressive. À partir de lundi 1er septembre, un décret entre en vigueur pour l'autoriser à partir de 60 ans alors que jusqu'à présent il fallait attendre 62 ans. Une condition : avoir validé l'essentiel de ses trimestres de cotisation (150 trimestres validés sur les 169 à 172 nécessaires pour partir à taux plein en fonction de l'année de naissance). Pour la ministre chargée du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, c'est le moyen de nous faire travailler le plus longtemps possible.
À la MSA, la sécurité sociale agricole, de nombreux salariés attendaient la mesure avec impatience. Quand elle rentre de vacances il y a quelques semaines, Géraldine Carta, salariée de la MSA de Nevers, dans la Nièvre, depuis 24 ans, découvre en discutant avec ses collègues que l'âge de la retraite progressive est avancé. Un soulagement pour elle qui doit travailler un an et demi de plus depuis la réforme des retraites.
Dès qu'elle fêtera ses 60 ans en avril, elle fera la demande. "Tout va très vite, tout évolue beaucoup. On nous en demande de plus en plus. Ça commence à être lourd au fil des années et ça commence à être de plus en plus pénible." Elle veut plus de temps pour voyager et profiter de ses petits-enfants. Elle aimerait donc travailler trois jours par semaine pour lesquels elle continuera à percevoir son salaire et à cotiser pour sa retraite. Les deux autres jours, elle recevra en avance une partie de sa pension.
"Profitons-en pendant qu'on peut le faire"
À 400 kilomètres, à la MSA de Saintes en Charente-Maritime, Valérie Tiburce, cadre de 60 ans, veut demander exactement la même chose. "J'ai envie de profiter de mon temps pendant que je suis encore physiquement en bon état de fonctionnement, explique Valérie Tiburce. J'ai été touchée personnellement par des décès de bonne heure, dont mon mari. Donc maintenant, j'ai envie de rebondir là-dessus aussi et de me dire que ça peut arriver à d'autres. Donc profitons-en pendant qu'on peut le faire." Valérie sait déjà qu'elle va perdre environ 400 euros sur son salaire mensuel en passant en retraite progressive mais elle dit qu'elle est prête à faire ce sacrifice.
Ces deux témoignages sont loin d'être isolés. Le dispositif a beaucoup de succès, assure la CFDT, syndicat majoritaire à la MSA. Une manière d'atténuer les effets de la réforme des retraites qui a repoussé l'âge légal de départ à 64 ans. "Si on les oblige vraiment à rester à temps plein jusqu'au bout alors qu'ils sont usés émotionnellement ou intellectuellement, on aura des arrêts de travail, explique Stéphanie Chrétien, représentante de la CFDT à la sécurité sociale agricole. Donc on fait peser après sur le régime maladie quelque chose qui aurait dû être pris par le régime retraite. Donc c'est un petit peu le système des vases communicants qui n'est pas satisfaisant."
Comme Géraldine et Valérie, un peu moins d'un salarié sur dix est potentiellement concerné par la retraite progressive à la MSA.
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