"Partager une maison" : l'association Les Volets ouverts met en lien des familles locataires et des propriétaires de résidences secondaires

En France, les logements occasionnels et résidences secondaires représentent 10% du parc de logements ordinaires, mais dans la baie de Quiberon, la proportion atteint 70%. C'est pourquoi une association bretonne s'est emparée de la problématique pour loger temporairement des familles.

Article rédigé par Marina Cabiten
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Sybille et sa famille peuvent habiter dans une résidence secondaire de la Trinité-sur-Mer en attendant de trouver leur logement pérenne, grâce à l’association Les Volets ouverts. (MARINA CABITEN / RADIO FRANCE)
Sybille et sa famille peuvent habiter dans une résidence secondaire de la Trinité-sur-Mer en attendant de trouver leur logement pérenne, grâce à l’association Les Volets ouverts. (MARINA CABITEN / RADIO FRANCE)

Aider des familles en difficulté tout en redonnant vie à des résidences secondaires peu utilisées, c’est le but des Volets ouverts. L'association bretonne est la seule en France à déployer cette solution originale face à la pénurie de logements, et dont ont pu bénéficier

Sybille et ses enfants.

Nichée dans la baie de Quiberon, la Trinité-sur-Mer compte 1 800 habitants à l’année, mais jusqu’à dix fois plus en été. Entre 70 et 80% des logements sont des résidences secondaires, comme la maison blanche aux volets bleus que loue Sybille. La mère de famille y habite depuis un mois avec ses quatre enfants, voire huit quand les plus grands sont présents.

"Un bail juste pour dix mois"

Venue du Puy-en-Velay pour des raisons professionnelles, elle ne trouvait pas de logement assez grand pour sa tribu, jusqu’à ce qu’on lui fasse cette offre un peu particulière. "C'est une location meublée, explique Sybille. On a un bail juste pour dix mois et le propriétaire reprend sa maison pour l'été."

La mère de famille ne sait pas encore ce qu'elle fera une fois les grandes vacances venues. Mais en attendant d'avoir trouvé un "vrai" logement, cette résidence secondaire permet à toute la famille d’être beaucoup plus sereine. C'est le cas de Mayalen, ravie de faire visiter sa chambre "avec un assez grand lit et un petit bureau", mais surtout une vue mer.

"La maison est chauffée et entretenue"

Redonner vie à ses maisons endormies, mais surtout aux communes sur lesquelles elles se trouvent, c’est le leitmotiv de l’association Les Volets ouverts, fondée par Ariane Regaud qui s'est elle-même heurtée au problème en arrivant à La Trinité. "Les propriétaires qui ont des résidences secondaires ne se rendent pas nécessairement compte de la problématique du logement, parce que quand on vient en vacances, on ne regarde pas leboncoin, on ne va pas forcément regarder s'il y a des biens à louer", résume-t-elle.

L'objectif de son association est dans un premier temps de sensibiliser les propriétaires à cette problématique, de créer chez eux une "prise de conscience". Ariane raconte que de nombreux propriétaires sont en effet intéressés pour laisser leur bien : "Ils sont hyper heureux finalement de partager une maison. On se partage un bouquin, on se laisse une bouteille, un petit mot… La maison est chauffée et entretenue. Donc ça crée de belles relations."

La fondatrice des Volets ouverts vante un modèle "plutôt vertueux", qui incite les propriétaires à parler du dispositif à leurs voisins quand tout se passe bien. L’association propose d'ailleurs un fonds de garantie en cas d’impayé de loyer, avec le soutien de la mairie. Mais il n'y a jamais eu de problème avec les quarante familles aidées en quatre ans.

En Bretagne, l'association Les Volets ouverts met en lien des familles locataires et des propriétaires de résidences secondaires. Reportage de Marina Cabiten

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.