"Bloquons tout", taxis, grève des pharmaciens... Quelles sont les mobilisations prévues contre le gouvernement de François Bayrou en septembre ?
Après la présentation du projet d'économies budgétaires par François Bayrou en juillet, de nombreuses mobilisations citoyennes et de syndicats professionnels sont prévues tout le mois de septembre.
La rentrée s'annonce chaude sur le front des mobilisations. Après la présentation, au cours de l'été, d'un plan d'économies de 44 milliards d'euros pour le budget de l'Etat par François Bayrou, et l'annonce d'autres réformes, plusieurs initiatives ont été lancées tant par des citoyens que les syndicats professionnels. Parmi elle figure "Bloquons tout", slogan pour appeler à un vaste mouvement le 10 septembre. Franceinfo fait le point, date par date, sur les événements qui doivent se dérouler durant une partie du mois de septembre.
2 septembre : le secteur de l'énergie appelle à la grève
La Fédération nationale des mines et de l'énergie, affiliée à la CGT, appelle à la grève du secteur à partir du 2 septembre. "On ne se mobilise plus seulement pour résister… mais pour gagner", écrit l'organisation sur son site.
Plusieurs revendications sont mentionnées : arracher une revalorisation des salaires, avec une "nouvelle grille, plus juste, plus cohérente, plus digne", augmenter le nombre de personnes recrutées, ou encore un "dispositif pour compenser les écarts de prix entre métropole et outre-mer".
5 septembre : les taxis se mobilisent de nouveau
"Mettre le pays à l'arrêt, pour que le gouvernement arrête de nous mépriser" : c'est l'objectif de cette grève qui doit avoir lieu le 5 septembre, selon les mots de Dominique Buisson, secrétaire général de la Fédération nationale du taxi, cité par l'AFP. L'organisation rejette les nouvelles règles de tarification du transport des malades voulues par le gouvernement pour faire 300 millions d'euros d'économies sur deux ans. L'exécutif entend instaurer un système national de grilles, alors que jusqu'à présent, le coût varie selon les territoires.
L'exécutif souhaite par ailleurs ne plus rembourser les retours à vide des taxis, limiter les fraudes en utilisant la géolocalisation et inciter les taxis à prendre plusieurs malades en même temps. Pour la FNDT, l'ensemble de ces changements fera perdre jusqu'à 30% du chiffre d'affaires des taxis. Ces derniers ont déjà fait part de leur colère au printemps.
La grève du 5 septembre porte aussi des revendications plus larges, notamment concernant la concurrence jugée déloyale des plateformes de VTC. "Il faut que le gouvernement entende la souffrance des taxis", expliquait le 20 août sur franceinfo Rachid Boudjema, président de l'Union nationale des taxis qui parle d'un "mépris du dialogue social". Des rassemblements sont prévus dans le pays, dont un sur l'avenue des Champs-Elysées, à Paris. Dominique Buisson évoque aussi des actions "sur les aéroports, les gares ou les frontières en province" et à proximité des "systèmes de distribution de carburant en vrac".
10 septembre : "Bloquons tout", le mouvement encore "nébuleux"
Cette mobilisation née sur internet n'est pas sans rappeler celle des "gilets jaunes" en 2018. Les contours du mouvement sont encore flous, entre appels à une grève générale ou à un confinement volontaire. Les protestations visent le projet de budget 2026 du gouvernement de François Bayrou et principalement la mesure décriée de la suppression de deux jours fériés. Si "Bloquons tout" a été popularisé par des comptes souverainistes, il rassemble pour autant des initiatives venues de tous bords politiques. Ainsi, il compte "une frange qui paraît plutôt d'extrême droite, d'autres plus d'extrême gauche, des anciens 'gilets jaunes', et des personnes sans aucune idéologie", exposaient les services de renseignement à franceinfo le 29 juillet.
Différents partis politiques à gauche ont soutenu récemment la mobilisation : les Ecologistes, le Parti socialiste ou encore La France insoumise. "Je participerai, mais je participerai à ma place, c'est-à-dire en arrière-plan, puisque c'est un mouvement citoyen", a expliqué à franceinfo l'écologiste Sandrine Rousseau jeudi 21 août. "Nous appelons tous ceux qui sont en colère à la fois contre la politique budgétaire injuste et dangereuse de ce gouvernement (...), contre l'inaction écologique de ce gouvernement à participer aux différentes actions qui auront lieu autour du 10 septembre", a pour sa part déclaré sur France Inter Mathilde Panot, cheffe des insoumis à l'Assemblée nationale.
Les syndicats nationaux n'ont quant à eux pas encore décidé s'ils allaient se joindre au mouvement. "C'est encore totalement nébuleux et sur les modes d'action et sur les revendications", a réagi ce vendredi sur France Inter, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. "On est très vigilants sur les tentatives de noyautage et d'instrumentalisation de l'extrême droite qui, à certains endroits, essaie de développer des discours antisyndicaux", ajoute-t-elle. Une réunion intersyndicale aura lieu le 1er septembre pour déterminer ou non l'appel à une grève générale.
10 septembre : les cheminots appelés à "bloquer" les trains
Le syndicat de cheminots Sud Rail a, lui, tranché. Après une "consultation démocratique" en interne, il a appelé, le 21 août, à "tout bloquer dans le ferroviaire" le 10 septembre. Les annonces du Premier ministre sont "des attaques majeures contre les travailleurs.ses, les retraité.es, le droit du travail, l'assurance-chômage" et vont aboutir à "un violent plan d'austérité contre les services publics", dénonce le syndicat.
"On appelle à la grève ferme", a confirmé sur franceinfo Julien Troccaz, secrétaire fédéral du syndicat Sud-Rail. "Je peux vous annoncer que les équipes militantes Sud-Rail commencent à se préparer sur le terrain pour aller échanger avec les travailleurs et les travailleuses, participer aux préparations des actions de blocage et construire une grève importante dans notre secteur le 10 septembre". Selon lui, une journée de grève "ne suffira pas".
18 septembre : les pharmaciens de nouveau appelés à fermer leurs officines
"La trahison est actée, la colère des pharmaciens n'en est que décuplée", ont écrit les principaux syndicats du secteur le 6 août dans un communiqué commun cité par l'AFP. Après une première journée de grève le 16 août, la mobilisation va se poursuivre la rentrée : l'intersyndicale, qui cherche à rallier l'opinion publique à sa cause, prévoit une fermeture des pharmacies le 18 septembre puis "tous les samedis à compter du 27 septembre". Une décision en réaction à un arrêté publié au Journal officiel : les remises qu'effectuaient les laboratoires sur les médicaments génériques, plafonnées à 40% du prix d'achat, seront abaissées à 30% dès le 1er septembre, pour limiter les marges des pharmacies.
"Le gouvernement a engagé une lutte à mort contre les pharmaciens, nous jetterons toutes nos forces dans cette bataille", a averti l'intersyndicale. "Les représentants des pharmaciens et des groupements de pharmacie donnent donc rendez-vous, en septembre, devant le Parlement", poursuit le collectif. Le gouvernement prévoit 1,7 milliard d'euros d'économies sur les dépenses de santé en 2025, dont 500 millions visant les médicaments.
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