Instabilité politique : les craintes des chefs d'entreprise

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Article rédigé par franceinfo - D. Boeri, G. De Florival, T. Souman, S. Lerch, A. Lépinay, L. Beneyton - Édité par l'agence 6Medias
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Les chefs d'entreprise n'aiment pas l'incertitude : sans Premier ministre, et peut-être sans budget, craignent-ils un impact sur les investissements ? Sur le carnet de commandes ? Sur la consommation ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


Aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), près de Marseille, un patron a le pied sur le frein. Il est la troisième génération de créateurs de parfums en Provence. Mais les ventes sont en recul ces derniers mois. Alors, dans la PME d'une soixantaine de salariés, Laurent Cohen reste prudent. Il renonce cette année à créer trois nouveaux postes. "Il y a trois embauches essentielles, des postes importants, des postes structurants, sur lesquels on prend un peu plus de temps parce qu'on attend de voir ce qui va se passer. L'incertitude et l'instabilité politique entraînent une instabilité économique", indique le président de Parfums Corania. Autre chantier mis à l'arrêt : la création d'une deuxième chaîne moderne de conditionnement. Face aux incertitudes, l'investissement d'un million d'euros est jugé pour l'instant trop risqué.

Des investissements en suspens

Même prudence dans une autre PME en région parisienne qui fabrique des meubles professionnels pour l'hôtellerie et la restauration. Clément de Souza, créateur de l’entreprise il y a 38 ans, renonce à investir plusieurs centaines de milliers d'euros dans une machine.

"Elle a bientôt 10 ans. C'est une machine sur laquelle on commence à réfléchir, à penser, à investir vers une machine plus récente. Sauf qu'étant donné l'environnement, on va dire, d'instabilité actuelle, avant de penser aux investissements, on pense avant tout à la pérennité et on pense à la possibilité de conserver nos collaborateurs et nos emplois", explique le cofondateur et président d’Access-Sit. Des doutes et des choix aujourd'hui bien compris par les salariés. Autre priorité : terminer de rembourser l'emprunt contracté lors de la dernière crise, celle du Covid : 60 000 euros de trésorerie à sortir d'ici mai prochain.

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