"C'est absolument navrant" : l'exaspération et l'inquiétude de dirigeants d'entreprise face à l'instabilité politique

Alors que le vote de confiance a lieu lundi à l'Assemblée nationale, la valse des gouvernements plonge de nombreux patrons dans l'incertitude. Certains déplorent une baisse importante de l'activité, d'autres préfèrent reporter des décisions, le temps d'avoir davantage de visibilité.

Article rédigé par Lauriane Delanoë
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un patron d'entreprise. Image d'illustration. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)
Un patron d'entreprise. Image d'illustration. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Le gouvernement de François Bayrou survivra-t-il au vote de confiance, lundi 8 septembre ? Le Premier ministre va soumettre son avenir à l'Assemblée nationale, avec un discours de politique générale à 15 heures. Il assure que le vote qui suivra doit porter sur la nécessité de rétablir les finances publiques. Mais sauf surprise, les oppositions vont voter contre lui, c'est en tout cas ce que les représentants politiques ont annoncé ces derniers jours.

Parmi ceux qui suivront attentivement ce vote, il y aura de nombreux patrons, car les dirigeants des petites et des grandes entreprises redoutent l'instabilité et l'incertitude.

Des salariés non-remplacés

Le président des Constructions industrielles du Rhône, Paul Burguburu, se dit "très inquiet" aujourd’hui, car l'instabilité politique pèse depuis un an sur sa très petite entreprise de dix salariés. "Depuis la dissolution, on a eu une baisse de 20% de l'activité, et ça continue, déplore-t-il. Il ne faut pas que ça redescende encore d'un cran."

Les conséquences sont déjà lourdes pour ce fabricant de grilles et escaliers métalliques. "Je me suis séparé de deux personnes qui sont parties et qu'on n’a pas remplacées, ajoute l'entrepreneur. On avait tout le temps un ou deux intérimaires, là ça fait un an qu'on n’en a pas pris. Quand vous avez une baisse d'activité de 20%, nous, on n'est pas comme le gouvernement qui ne sait pas comment réaliser des économies."

Une "incapacité des politiques à s'unir"

De son côté, Cédric Pironneau ne voit pas de baisse d'activité pour son entreprise : SPVie Assurances, 700 collaborateurs dont la moitié en France. Mais le grossiste en assurance dépend des lois de finances, alors il repousse des décisions. "On était extrêmement partants il y a quelques mois pour se dire 'rachetons des entreprises à l'étranger et développons', raconte-t-il. Et pour l'instant, on se dit qu'on va attendre un peu. On attend de savoir quel est le nom du futur Premier ministre, et on voit une incapacité des politiques à s'unir sur les sujets majeurs. C'est absolument navrant."

Si le gouvernement de François Bayrou tombe lundi soir, ce patron ne voit qu'une seule issue : l'organisation de nouvelles élections.

L'exaspération et l'inquiétude de dirigeants d'entreprise face à l'instabilité politique. Reportage de Lauriane Delanoë

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