"Notre salaire n'a pas suivi l'inflation" : une proposition de loi vise à créer des "logements de fonction" pour certains fonctionnaires dans les grandes villes

Face aux difficultés rencontrées dans les grandes villes pour trouver un logement près de son lieu de travail, un député macroniste propose de créer des "logements de fonction" pour certains professionnels, le temps qu'ils occupent leur poste.

Article rédigé par franceinfo
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Des appartements à Paris, le 14 novembre 2024. Image d'illustration. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)
Des appartements à Paris, le 14 novembre 2024. Image d'illustration. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Ils sont soignants, policiers ou jeunes professeurs et ils ont tous un point commun lorsqu'ils travaillent dans les grandes villes : ils ont des difficultés à trouver un logement. Pour y remédier, un député macroniste propose de créer des logements de fonction qui leur seraient destinés et cette initiative est soutenue par le gouvernement. Face à la hausse des prix des loyers dans certaines grandes villes, les fonctionnaires "de première ligne" sont bien souvent contraints de s'en éloigner, comme à Paris. 

Karine, par exemple, est enseignante en primaire dans le XIe arrondissement. Elle vit à Montreuil, à seulement 30 minutes de son école. "En banlieue, le tarif du mètre carré est parfois deux à trois fois moins cher qu'à Paris donc on n'a pas trop le choix. Notre salaire n'a pas suivi l'inflation. On est dans les bas salaires à Paris", explique-t-elle. Malgré tout, elle s'estime chanceuse : "J'ai des jeunes collègues qui font beaucoup de trajet en transport, pas loin d'une heure. Moi, je suis à 7h30 dans ma classe, des gens sont là à 7h45 et cela veut dire partir très tôt"

Un 50 m² à Paris pour 800 euros par mois 

À quelques centaines de mètres de l'école, l'hôpital Saint-Antoine emploie 3 300 agents. Parmi eux, Maxime, un cadre de santé tout juste arrivé dans la capitale. "Arrivant de province, j'avais ce cliché-là en tête, qu'il y avait 1h à 1h30 de transport pour aller travailler", reconnaît ce Toulousain de 35 ans muté à Paris en mars dernier. 

Mais il a pu bénéficier d'un dispositif de l'AP-HP qui propose des logements sociaux aux agents hospitaliers, des logements réservés aux métiers en tensions. Maxime a ainsi emménagé dans un 50m², pour 800 euros par mois. "Pour le quartier où on est, l'équivalent dans le secteur locatif privé est à 1 500 euros par mois", indique-t-il.

"Je suis à cinq minutes du travail, dans un T1, un appartement refait à neuf avec conciergerie. Il n'y a pas de débat".

Maxime, cadre de santé à Paris

à franceinfo

L'AP-HP propose quelques centaines d'attributions chaque année. C'est ce type d'initiative que veut développer le député macroniste David Amiel, auteur d'une proposition de loi sur le sujet : "Il s'agit de logements auxquels vous accédez parce que vous êtes une aide-soignante, une infirmière par exemple, que vous occupez le temps que vous exercez ce métier. Evidemment, si vous décidez de faire un autre métier, vous rendez ce logement social. Si on prend l'exemple de l'hôpital, ça veut dire qu'un hôpital va apporter de l'argent à un bailleur social pour l'aider à construire, à développer son parc, à investir. Donc ça va augmenter le nombre de logements et en échange, on obtient un certain nombre de logements qui serviront de logements de fonction"

La mesure vise également à rendre les métiers de la fonction publique plus attractifs. Le texte a reçu le soutien du ministre du Logement, Laurent Marcangeli, qui veut "avancer rapidement". Selon lui, cet avantage en nature serait une réponse à moindres frais aux revendications salariales des syndicats, dans un contexte budgétaire très contraint. 

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