Relais routiers : se réinventer pour survivre face à la baisse de fréquentation
Les restaurants routiers déclinent sur les nationales françaises. Jadis prisés des chauffeurs pour leurs plats maison, ils voient désormais leur fréquentation chuter, menaçant leur survie. Certains s’adaptent en diversifiant leur offre et en modernisant leurs installations pour attirer une clientèle plus large.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.
Sur la Nationale 6, les camions défilent mais ne s'arrêtent pas. Un restaurant routier affichait complet il y a quelques années. Mais désormais, la salle est presque vide. Chaque jour, Jean-Luc Mollaret, propriétaire du Relais 6, compte le nombre de couverts. "Il faudrait en faire trente le soir, tous les soirs, et vingt le midi, ce ne serait pas mal", estime-t-il.
Jean-Luc Mollaret cuisine et gère seul cet établissement depuis 13 ans. Il craint aujourd'hui la fermeture et explique : "Ce qui plonge, c'est le coût de la marchandise, ce sont les charges, c'est l'URSAFF quand on embauche quelqu'un. C'est tout ça. Notre prix coûte trop cher. Il faudrait être plein tous les jours."
Les chauffeurs constatent eux aussi cette baisse de fréquentation. Ils ne comprennent pas que la plupart de leurs collègues prennent leur repas dans leur camion. "Ça nous change, on mange chaud, on voit un peu de monde, alors qu'on est tout le temps tout seul, c'est tout." Un calme plat qui tranche avec l'ambiance d'autrefois, quand les restaurants routiers faisaient le plein, prisés des chauffeurs pour leur convivialité et leurs plats faits maison à petit prix.
En 2005, la France comptait 600 relais routiers. Il y en a deux fois moins aujourd'hui, seulement 300, et leur fermeture s'accélère : 50 rien que cette année. Julien Salvestrini, au volant de son poids lourd depuis près de 30 ans, se désole de la situation. Sur son trajet, les bâtiments abandonnés se succèdent. "Dans quelques années, on va faire comment ? Où on va pouvoir se restaurer, où on va pouvoir se laver ? C'est quand même très important. Ça va être compliqué", s'inquiète-t-il.
S’adapter pour survivre
Les restaurants routiers en bord de nationale sont particulièrement touchés, car aujourd'hui, les poids lourds circulent plus souvent sur les voies rapides. Pour s'en sortir, l'établissement de Michel Visier, gérant du Relais de Savigny, s'est rapproché de sa clientèle de chauffeurs et s'est installé au croisement de plusieurs routes et autoroutes. Il raconte : "On a la 6, la 19 et c'est là où on va partout, dans le Sud, dans le Nord et aussi dans l'Est. Donc c'est pour ça qu'on s'est mis ici."
Le patron a agrandi son parking et investi dans des bornes électriques. Il attire ainsi plus de clients, et pas seulement des chauffeurs : les habitants des alentours viennent aussi. "On s'est diversifiés, on fait des rentrées à emporter, on fait des repas. On a la deuxième salle aussi qui nous permet de travailler. Aujourd'hui je n'ai plus de dette."
Une recette gagnante : le restaurant affiche complet tous les soirs. Ce soir-là, les clients se sont même éternisés à table jusqu'à minuit.
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