Dermatose nodulaire : la France suspend ses exportations de bœuf durant 15 jours

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Article rédigé par France 2 - A-C. Roth, C. Darneuville, E. Evangelista, E. Deshayes, D. Chevalier. Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Coup dur pour les éleveurs français : aucun bovin vivant ne sortira des frontières les 15 prochains jours. La décision a été prise par la ministre de l'Agriculture, pour faire face à la dermatose nodulaire qui gagne du terrain. Près de 2 000 bêtes ont été abattues depuis le mois de juin.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Romain Grobaud est éleveur dans l'Allier. Dans son cheptel, une centaine de vaches charolaises et des broutards, les jeunes mâles destinés à l'exportation. Aucune bête n'est malade : le foyer de dermatose nodulaire le plus proche est à plus de 200 km. Pour lui, la suspension des exportations, et notamment des broutards, ne passe pas du tout. "C'est vraiment une catastrophe au niveau national qui est bien dommageable, parce que c'était aujourd'hui une catégorie d'animaux qui était très bien valorisée, par rapport au travail qui est fait. Ils étaient enfin récompensés et là, on vient tout casser", déplore l'éleveur.

La décision est très critiquée, car seules trois régions sont touchées. Pourtant, tout le territoire est concerné par la suspension temporaire des exportations. Un principe de précaution selon la ministre de l'Agriculture, en visite sur le terrain vendredi 17 octobre dans le Jura. "Si on ne le faisait pas, l'Union européenne peut prendre la main sur nos dispositions réglementaires. Et là, on ne sait pas dans quelles conditions, et ça pourrait être beaucoup plus lourd", a expliqué Annie Genevard.

En pleine saison d'exportation des animaux vers l'Espagne et l'Italie

La décision tombe mal, en pleine saison d'exportation des animaux vers l'Espagne et l'Italie. La filière bovine demande le retrait de la mesure, qui s'ajoute à celles déjà en place : vaccination près des foyers, interdiction des déplacements et abattage du troupeau dès le premier cas. "C'est beaucoup d'inquiétude. Je crois qu'on regarde les bêtes différemment. On y pense toute la journée. Tout nous ramène un petit peu à ce souci. On a une épée de Damoclès au-dessus de la tête", réagi un éleveur.

Les rassemblements de bovins, foires ou festivités sont également interdits pendant deux semaines.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.