Alimentation : d'où vient le poisson que nous mangeons en France ?

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Article rédigé par France 2 - M. Bouvier, S. Pichavant, N. El Abid, L. Michel - Édité par l'agence 6Medias
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Comme chaque mardi, le "13 Heures" vous dévoile l'envers de nos étiquettes en explorant les coulisses de la production de nos produits du quotidien. Ce 14 octobre, cap sur la filière du poisson vendu dans nos rayons, qui vient en grande partie de l'étranger.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Dans nos assiettes, du poisson. Beaucoup de poisson. Une adepte confie en manger "au moins 3-4 fois par semaine". Mais d'où viennent ces quantités de poisson ? De France ou de l'étranger ? Pour vous répondre, nous avons remonté toute la filière et sommes allés voir derrière nos étiquettes. Comme la plupart des Français, nous sommes allés en grande surface. Près de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), chaque jour, ce poissonnier met en avant la pêche locale. Une pêche française en première ligne, et souvent un peu plus chère : 26,99 euros le bar sauvage français contre 12,99 euros le bar étranger d'élevage.

"Vous voyez, on a du bar d'élevage. La taille est plus petite. La différence entre un bar sauvage et un bar d'élevage, c'est la qualité, c'est la couleur. Et ici, vous avez une chair ferme. Il y a des gens qui ont l'argent pour investir dans du poisson français, il y en a qui ont un peu moins de moyens et il faut répondre un peu à tout le monde", explique Gaëtan Briois, coordinateur du rayon poissonnerie Auchan Saint-Martin-Boulogne.

77 % du poisson consommé en France provient de l'étranger

Le prix, un facteur décisif pour les Français. Ainsi, 77 % du poisson consommé provient de l'étranger. Autre explication, leur appétit pour un poisson en particulier : le saumon. "Le saumon de Norvège, en général. C'est un classique. C'est rapide, c'est efficace", confie un client. Le saumon est en effet l'un des poissons les plus consommés par les Français, alors qu'il est principalement élevé en Norvège, en Écosse ou encore en Irlande.

Mais si les poissons étrangers déferlent dans nos rayons, c'est aussi parce que les pêcheurs français n'arrivent plus à suivre. Ce jour-là, Pierre Leprêtre, pêcheur, rentre à quai, un peu déçu. "On a pêché un peu de maquereaux, de sardine. Et un peu de seiches aussi", explique-t-il. Il estime que la concurrence étrangère, notamment hollandaise, est particulièrement rude en ce moment. "Encore aujourd'hui, il y a deux nouveaux bateaux qui sont arrivés, des bateaux de 45 mètres, des Hollandais. Eux, ils ont du matériel démesuré. Nous, on reste dans le format artisanal, en fait", souligne-t-il.

Des pratiques déloyales, selon lui, car les Français ont plus de contraintes, plus de réglementations et des quotas de pêche parfois différents des étrangers. Alors, à la criée de Boulogne-sur-Mer, des dizaines d'acheteurs s'arrachent les poissons du jour. Parmi eux, Stéphane. Il achète pour le compte de la grande distribution. Il est obligé de se fournir à l'étranger pour répondre à la demande de ses clients.

Chaque année, les Français consomment en moyenne 33 kilos de poisson.

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