"Populiste", "déconnectée", "ne pas augmenter les taxes" : la taxe Zucman ne fait pas l'unanimité parmi les militants macronistes

Le projet de taxe sur les plus hauts patrimoines, porté par l'économiste Gabriel Zucman, ne convainc pas les militants macronistes rencontrés lors du meeting Renaissance à Arras, dimanche.

Article rédigé par Audrey Tison
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Gabriel Attal était en meeting à Arras au meeting de Renaissance, dimanche 21 septembre 2025, à Amiens. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)
Gabriel Attal était en meeting à Arras au meeting de Renaissance, dimanche 21 septembre 2025, à Amiens. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

Polémique dans la polémique. La taxe sur les plus hauts patrimoines, dite taxe Zucman, continue d'attiser la colère des patrons français : le milliardaire Bernard Arnault a attaqué l'économiste Gabriel
Zucman, samedi 20 septembre, le qualifiant de "pseudo-universitaire" et de "militant d'extrême gauche". Dimanche, lors d'un meeting de Gabriel Attal à Arras, les militants macronistes ne se sont pas montrés plus ouvert à cette taxe.

Après plusieurs dirigeants, le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH a à son tour étrillé cette taxe, au centre du débat politique ces derniers jours. Il a jugé que la proposition de l'économiste Gabriel Zucman relevait "d'une volonté clairement formulée de mettre à terre l'économie française", dans une déclaration au journal britannique Sunday Times. Selon le milliardaire, Gabriel Zucman "met au service de son idéologie (qui vise la destruction de l'économie libérale, la seule qui fonctionne pour le bien de tous) une pseudo-compétence universitaire qui elle-même fait largement débat".

"Pas de difficulté à taxer une personne riche"

Un constat partagé par la plupart des militants macronistes, rencontrés lors d'un meeting de Gabriel Attal à Arras (Pas-de-Calais). "C'est totalement populiste, totalement déconnecté de l'économie !", affirme Christian, informaticien de profession. Il est particulièrement opposé à la taxe de 2% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros, y compris les biens professionnels, comme les actions d'entreprise. "Si vous ne vendez pas, vous n'avez pas d'argent, c'est du virtuel. Si on veut avoir une justesse, la seule chose qui compte c'est le revenu", avance-t-il.

Son voisin, Greg, opine mais estime qu'on peut réfléchir à une autre manière de faire payer les plus riches. "Je n'ai pas de difficulté à taxer une personne aisée, riche, avec un patrimoine important. Si toutefois, ça ne coince pas la productivité du pays ou la productivité de l'entreprise", explique le militant macroniste.

Qui ou quoi taxer pour améliorer les finances publiques suscite un véritable débat entre militants. La jeune Violaine a son idée : "Pour moi, la richesse ne doit pas émaner des plus-values sur le capital". De son côté, Simao-Simon affiche une ligne très libérale : "Il ne faut pas augmenter les impôts, il ne faut pas augmenter les taxes. Je m'inquiète de la fuite des personnes les plus riches". "On a besoin de tout dans un pays et on a besoin de richesse", estime le jeune militant pour qui c'est avant tout à l'État de baisser ses dépenses.

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