En l'absence de budget 2026, une loi spéciale coûterait 11 milliards à l'économie française

Ce chiffre s'explique par trois milliards de recettes en moins, en raison d'une croissance réduite de 0,2 point de PIB du fait d'une incertitude accrue, et par 8 milliards de mesures d'économies qui ne se feraient pas.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La ministre de l'Action et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, le 13 octobre 2025, à Paris. (ADNAN FARZAT / NURPHOTO / AFP)
La ministre de l'Action et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, le 13 octobre 2025, à Paris. (ADNAN FARZAT / NURPHOTO / AFP)

En l'absence d'un budget 2026 voté par le Parlement, l'éventuelle entrée en vigueur, au 1er janvier, d'une loi spéciale garantissant la continuité budgétaire de l'Etat coûterait 11 milliards d'euros à l'économie française, a rapporté le ministère des Comptes publics, jeudi 16 octobre, confirmant une information des Echos. Elle autoriserait l'Etat à percevoir les impôts existants, tandis que ses dépenses seraient gelées par décret, en attendant le vote du budget, comme début 2025 après la censure du gouvernement de Michel Barnier.

Cet impact de 11 milliards d'euros serait "immédiat", selon le ministère des Comptes publics. Ce chiffre s'explique par trois milliards de recettes en moins, en raison d'une croissance réduite de 0,2 point de PIB du fait d'une incertitude accrue, et par 8 milliards de mesures d'économies qui ne se feraient pas. Les Echos, qui ont consulté une note détaillant ces chiffres, citent par exemple les pensions de retraite qui resteraient indexées sur l'inflation (3 milliards), alors qu'elles sont gelées dans le projet de loi de finances (PLF) soumis pour examen au Parlement. Le décalage dans le temps de certaines mesures coûterait notamment 1 milliard par mois, a précisé le ministère des Comptes publics à l'AFP.

Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a échappé à quelques voix près jeudi à la censure, le Parti socialiste lui laissant sa chance en échange de sa promesse de suspendre la réforme des retraites. Les débats budgétaires vont donc désormais pouvoir commencer à l'Assemblée nationale, le Parlement disposant en tout de 70 jours pour se prononcer sur le PLF, en vue d'une promulgation au plus tard le 31 décembre.

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