: Reportage "Certains sont partis sur une île paradisiaque" : comment les acteurs de la cryptomonnaie, devenus des cibles, organisent leur sécurité
Sept personnes ont été interpellées après le kidnapping violent du père d'un gérant de société de cryptomonnaie. C'est la deuxième affaire spectaculaire du genre en quelques mois. Face à la menace, les acteurs du secteur tentent de se protéger.
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Les entrepreneurs en cryptomonnaie semblent bien être devenues les nouvelles proies du crime organisé. Au moins deux investisseurs ou leurs proches ont été victimes d'attaques depuis le début de l'année en France. Jeudi 1er mai, le père d'un gérant de société ayant fait fortune dans les cryptomonnaies a été capturé à Paris, en pleine rue, par des hommes encagoulés qui lui ont sectionné un doigt. La vidéo a été envoyée à la famille pour la presser de verser une forte somme d'argent.
En janvier, c'est le co-fondateur de la plateforme Ledger qui était kidnappé avec sa compagne, lui aussi avec un doigt sectionné. Une menace qui commence à peser sur le secteur. Certains investisseurs en cryptomonnaies, ciblés pour leur fortune, ne cachent plus leur inquiétude.
"Des personnalités plus vulnérables"
Le kidpapping de ces derniers jours est sur toutes les lèvres dans le milieu, confirme Sarah Compani."Evidemment, tout le monde est préoccupé, le modus operandi qui veut que l'on coupe des doigts, c'est assez choquant", confie cette avocate spécialisée dans la tech, qui conseille plusieurs figures de la cryptomonnaie.
Elle confirme qu'elles sont devenues en quelques années une cible de choix : "Elles sont perçues comme des personnes riches, qui ont beaucoup de liquidités, parfois sur un laps de temps très court... Parfois, en fonction, les cours peuvent faire x2, x4, voir, x100 du jour au lendemain", explique-t-elle.
"Ce sont des personnalités plus vulnérables par rapport aux grandes fortunes, qui sont passées par cadre dirigeant, pour lesquelles on a reçu en général des formations, ce qui n'est pas toujours le cas dans le secteur de la crypto".
Sarah Companià franceinfo
Face à la menace, l'heure est plus que jamais à la discrétion. "Il faut penser à se protéger", soutient Alexandre Stachtchenko, directeur stratégique de la plateforme Paymium et président de l'institut national du bitcoin.
Discrétion, déménagement...
Cet homme est l'un des rares acteurs à avoir accepté de se confier. "Comment on se protége ? En veillant à faire attention la discrétion, si on n'est pas un professionnel du secteur on n'a pas besoin de communiquer forcément dessus, pour se protéger", conseille-t-il. Il regrette les difficultés à rester anonyme dans un monde où les données se collectent à chaque clic et dénonce aussi le manque de soutien des politiques.
"Certains responsables politiques de première importance au niveau européen ont préféré dire que c'était quasiment la faute des détenteurs de cryptomonnaie parce qu'ils font beaucoup de bruit avec leur argent et que c'est un peu de leur faute. Ca enteretient un discours qui encourage les malfaiteurs à passer à l'action", dénonce-t-il.
Et même si le risque de se faire enlever en pleine rue reste faible, certains investisseurs réfléchissent à quitter la France, assure Sarah Compani. "Il y en a qui se posent sérieusement la question, notamment pour les enfants. Je connais même certains investisseurs qui sont partis sur une île paradiaque parce que là-bas tout le monde se connait et que c'est plus difficile d'arriver avec un hélicoptère pour enlever quelqu'un." L'avocate propose désormais des formations à ses clients, notamment avec un ancien patron du Raid.
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