93% des festivals français en difficulté financière, la moitié est déficitaire en 2025, selon le Syndicat des musiques actuelles

Malgré une bonne fréquentation, "un quart des festivals disent qu'ils ne savent pas s'ils vont continuer d'exister les prochaines années", explique la directrice du SMA, Aurélie Hannedouche.

Article rédigé par franceinfo
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Des festivaliers attendent un concert au festival Rock en Seine, près de Paris, le 23 août 2025. (GUILLAUME BAPTISTE / AFP)
Des festivaliers attendent un concert au festival Rock en Seine, près de Paris, le 23 août 2025. (GUILLAUME BAPTISTE / AFP)

En 2025, 93% des festivals sont en difficulté financière en France et la moitié est déficitaire, selon le bilan du Syndicat des musiques actuelles, publié mercredi 15 octobre. "Malheureusement, on voit aussi que le montant du déficit s'alourdit", constate la directrice du SMA, Aurélie Hannedouche, sur franceinfo. En 2024, il était en moyenne "de l'ordre de 75 000 euros" et il passe à "108 000 euros cette année, soit à peu près 10% des budgets" des festivals interrogés pour ce bilan.

Aurélie Hannedouche déplore également qu'"un quart des festivals disent qu'ils ne savent pas s'ils vont continuer d'exister les prochaines années", alors que "paradoxalement, la fréquentation est bonne". C'est ce que la directrice du syndicat appelle "l'effet ciseaux" : "la hausse des charges n'est pas compensée par la hausse des ressources", sauf que dans le même temps, les festivals ne souhaitent pas "augmenter indéfiniment le prix du billet".

Dans ce contexte, le SMA alerte aussi sur la concurrence grandissante entre les festivals et les stades ou les grandes salles. "Avant, pendant l'été, il n'y avait pas de concerts dans ces grandes enceintes", précise Aurélie Hannedouche, qui en compte une centaine cet été. Il faut donc "qu'on regarde de notre côté comment arriver à nous singulariser le plus possible, proposer une expérience radicalement différente".

Enfin, la directrice du Syndicat des musiques actuelles évoque l'instabilité politique. "Le problème quand le vote du budget est tardif, c'est que ça va déclencher le vote des subventions très tardivement." Elle prend l'exemple du dernier budget, qui n'a provoqué des versements d'aides qu'au moment de l'été. Les organisateurs ont donc parfois avancé tous les frais et n'ont reçu les subventions qu'après leurs événements.

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