Deux associations de cinéastes dénoncent des "attaques de l'extrême droite" contre l'audiovisuel public

Les médias appartenant au milliardaire Vincent Bolloré accusent l'audiovisuel public de partialité, dans le sillage de l'affaire Legrand-Cohen, deux journalistes du service public accusés de connivence avec le Parti socialiste.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Temps de lecture : 2min
Le logo de France Télévisions sur la devanture du siège du groupe, à Paris, le 13 mars 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Le logo de France Télévisions sur la devanture du siège du groupe, à Paris, le 13 mars 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Deux importantes associations de cinéastes dénoncent "les attaques de l'extrême droite" contre l'audiovisuel public et appellent les pouvoirs publics à "la vigilance" pour préserver le pluralisme, selon un communiqué commun transmis, jeudi 25 septembre, à l'AFP.

"Nous condamnons fermement les attaques de l'extrême droite contre les présidentes de France Télévisions et de Radio France", écrivent la Société civile des auteurs, réalisateurs, producteurs (ARP) et la Société des réalisateurs et réalisatrices de films (SRF), qui représentent respectivement quelque 200 et 500 cinéastes. Selon les deux organisations, "ces attaques mettent en évidence un projet de longue date de privatisation de l'audiovisuel, et une volonté de musellement de la liberté d'expression et de création".

"L'indépendance du service public est primordiale"

Depuis quelques semaines, Radio France et France Télévisions sont en conflit ouvert avec les médias dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré. Ces derniers accusent l'audiovisuel public de partialité, dans le sillage de l'affaire Legrand-Cohen, deux journalistes du service public accusés de connivence avec le Parti socialiste. Pour la première fois, la patronne de France Télévisions Delphine Ernotte Cunci a récemment qualifié "d'extrême droite" la chaîne CNews, qui a riposté en dénonçant une tentative de "masquer" le débat "légitime" sur l'impartialité de l'audiovisuel public.

Selon les organisations de cinéastes, "l'indépendance du service public est primordiale" et "l'exemple des États-Unis ne peut que nous alerter et nous inquiéter". "Nous ne souhaitons pas un pays où (...) toute pensée critique peut devenir une pensée terroriste ou ennemie de la nation", détaillent l'ARP, dont Claude Lelouch est le président d'honneur, et la SRF, qui compte Cédric Klapisch parmi ses responsables. Les deux organisations appellent à "la vigilance de chacun, et en premier lieu à celle des pouvoirs publics" afin notamment qu'ils poursuivent "leurs engagements humains et financiers" en faveur de l'audiovisuel public.

France Télévisions est un acteur de premier plan du cinéma français, en tant que diffuseur et en coproduisant une soixantaine de films par an, selon les chiffres d'un récent rapport de la Cour des comptes qui a alerté sur la situation financière "critique" de l'audiovisuel public.

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