: Reportage Mangas : le blues des librairies spécialisées, victimes d'une baisse des ventes après l'embellie post-Covid
La 38e édition du salon Paris Manga se tient ce week-end à Villepinte, au nord-est de Paris. Mais le secteur fait face à un ralentissement des ventes depuis 2024, avec des conséquences qui se font sentir chez plusieurs libraires.
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C'est la 38e édition du salon Paris Manga, événement qui a désormais élargi son horizon à d'autres phénomènes de pop culture – il y aura par exemple des animations Harry Potter et Jurassic Park – même si ce sont toujours les BD japonaises qui passionnent en premier lieu les visiteurs. Et c'est aussi l'occasion de s'attarder sur ce secteur du manga. Après une explosion post-Covid, les ventes ralentissent à nouveau depuis un an, avec des conséquences difficiles pour les librairies spécialisées.
Ce n'est pas qu'il n'y ait plus personne en librairie. Constantin en sort avec deux volumes sous le bras. "J'ai acheté les tomes 10 et 11 de Blue Lock, lance-t-il. Ça coûte relativement cher, mais ça nous arrive d'en acheter de temps en temps." Mais si vous allez à la sortie d'un lycée, vous aurez d'autres réponses. "Je les achète, mais maintenant on a des mangas sous format numérique, note cet élève. Donc lire des mangas sur Internet, c'est beaucoup plus fréquent."
Charges accumulées et rattrapages d'Urssaf
Plus fréquent, moins cher surtout. Michaël Hé tient la librairie Manga Evasion à Dijon. "Je le vois avec mes clients fidèles, ils continuent toujours à venir, mais leur panier moyen a baissé. Et aujourd'hui, les loisirs ne sont plus une priorité pour beaucoup de gens." Il parle d'une baisse de 30% des ventes, certains mois. Au pire moment, celui du remboursement des prêts contractés pendant les confinements. "Ce sont des charges qui se sont accumulées, on a eu des rattrapages d'Urssaf après le Covid, et tout ça est arrivé au mauvais moment, où il y a eu une baisse d'activité, poursuit-il. Mais ce n'est pas pour ça qu'il faut dire que le manga n'a plus d'avenir. Je pense que ça reste cyclique."
Stéphane Sokolowski est libraire chez Bulles de Salon à Paris. "Depuis plus d'un an, on constate une forte diminution, observe-t-il. Un très grand nombre de nouveautés qui nous sont proposées ne trouvent pas preneur. Les séries qui marchaient très bien continuent de marcher très bien. Mais pour les autres séries annexes, c'est beaucoup plus compliqué pour nous." D'autant plus compliqué quand des titres emblématiques comme Naruto s'arrêtent. Et pour ne rien arranger, le pass Culture, qui portait les ventes a été sensiblement réduit.
"Les gens venaient claquer carrément leurs 300 euros en mangas, maintenant c'est moins le cas. Le prix du manga va continuer d'augmenter, comme le prix du livre en règle générale."
Stéphane Sokolowski, libraire à Parisà franceinfo
Des librairies ferment à Brive, à Belfort, au Creusot. Le Dijonnais Michael Hé a dû lancer une cagnotte en ligne pour rembourser ses dettes. "Ça m'a permis de négocier avec les différents créanciers, de régler une partie de mes retards. Je me donne comme objectif de payer le reste de mes dettes d'ici la fin de l'année." Et si les ventes baissent, le nombre de parutions continue d'augmenter. Quitte à rendre chaque titre moins visible. Plus de 3 200 mangas sont parus en France en 2024 (+5%), alors que les ventes baissaient de 9%.
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