"L'Abolition. Le combat de Robert Badinter" : une bande dessinée captivante au cœur de la lutte contre la peine de mort

À l'occasion de la panthéonisation de Robert Badinter, prévue jeudi, Marie Bardiaux-Vaïente et Malo Kerfriden proposent une réédition augmentée de leur roman graphique sur le combat de l'ancien garde des Sceaux pour l'abolition de la peine capitale.

Article rédigé par Lison Chambe
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Couverture de "L'Abolition. Le combat de Robert Badinter", réédité le 1er octobre 2025, aux éditions Glénat. (GLENAT)
Couverture de "L'Abolition. Le combat de Robert Badinter", réédité le 1er octobre 2025, aux éditions Glénat. (GLENAT)

"C'est la mort que vous réclamez, pas la justice." En juin 1972, Robert Badinter ne parvient à éviter la peine capitale à son client, Roger Bontems. Il sera guillotiné aux côtés de son complice Claude Buffet. Pour l'avocat, c'est un électrochoc qui entamera alors sa plus grande plaidoirie : celle contre la peine de mort.

L'Abolition. Le combat de Robert Badinter, qui vient d'être réédité et enrichi d'un long dossier sur la chronologie de l'abolitionnisme, permet une immersion totale dans cette lutte de celui qui entrera au Panthéon jeudi 9 octobre.

Page intérieure de "L'Abolition. Le combat de Robert Badinter", ré-édité le 1er octobre 2025, aux éditions Glénat. (GLENAT)
Page intérieure de "L'Abolition. Le combat de Robert Badinter", ré-édité le 1er octobre 2025, aux éditions Glénat. (GLENAT)

Ce combat, la docteure en histoire et spécialiste du mouvement abolitionniste Marie Bardiaux-Vaïente et l'illustrateur Malo Kerfriden le racontent avec une minutie historique et graphique remarquable.

L'occasion de redécouvrir l'ampleur de l'œuvre de Robert Badinter : une plaidoirie pour une justice nouvelle, d'abord dans les tribunaux, puis au Parlement, et enfin dans les esprits et les mœurs.

Mélange des genres

Autrice d'une thèse sur l'abolition de la peine de mort dans les pays de l'Union européenne, et toujours engagée en sa faveur, Marie Bardiaux-Vaïente signe un scénario dense et documenté. Car il ne s'agit pas seulement ici de la loi du 9 octobre 1981, mais surtout de sa genèse.

Le récit alterne entre les crimes atroces qui ont marqué les esprits, les procès qui ont suivi et les débats politiques et sociétaux qu'ils ont suscités. L'ensemble confère à cette fresque historique des allures de roman policier ou de thriller politique, toujours finement documenté.

Page intérieure de "L'Abolition. Le combat de Robert Badinter", ré-édité le 1er octobre 2025, aux éditions Glénat. (GLENAT)
Page intérieure de "L'Abolition. Le combat de Robert Badinter", ré-édité le 1er octobre 2025, aux éditions Glénat. (GLENAT)

Ainsi, L'Abolition joue sur les temporalités et les espaces. L'ouvrage s'infiltre dans l'intimité de Robert Badinter, le jour où son père fut arrêté lors de la rafle de la rue Sainte-Catherine, à Lyon, ordonnée par Klaus Barbie en 1943. En 1987, lorsque celui qu'on surnommait "le boucher de Lyon" est jugé pour crimes contre l'humanité, Badinter est alors garde des Sceaux. Il a aboli la peine de mort six ans plus tôt. Même face au bourreau de son père, il choisira de garder pour cap la justice et la dignité humaine.

Un récit passionnant qui nous replonge dans une époque où exécuter semblait être la meilleure des justices, et rappelle l'élan d'humanité qui fut nécessaire pour y mettre fin.

Couverture de "L'Abolition. Le combat de Robert Badinter", réédité le 1er octobre 2025, aux éditions Glénat. (GLENAT)
Couverture de "L'Abolition. Le combat de Robert Badinter", réédité le 1er octobre 2025, aux éditions Glénat. (GLENAT)

"L'Abolition. Le combat de Robert Badinter" de Marie Bardiaux-Vaïente et Malo Kerfriden, Éditions Glénat, 19,8x26,6 cm, 144 pages, 23 euros

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