Tour de France 2022 : "Tadej Pogacar va être revanchard", assure Sylvain Chavanel

Il n'est plus dans le peloton depuis quatre ans, mais on ne décroche pas si facilement du Tour de France. Après 18 participations consécutives à la Grande Boucle entre 2001 et 2018 (un record), Sylvain Chavanel n'est jamais très loin de la grande messe de juillet.

Présent jeudi 14 juillet au départ de la 12e étape entre Briançon et l'Alpe d'Huez, le triple vainqueur d'étape sur le Tour de France, en 2008 et 2010, a alterné les missions, sollicitations et discussions avec des passionnés, fort d'une notoriété restée intacte auprès du grand public. Franceinfo: sport s'est entretenu avec l'ancien coureur, qui nous livre ses impressions sur ce Tour 2022.

Franceinfo: sport : Que faites-vous sur les routes du Tour cette année ?

Sylvain Chavanel : Je suis là avec les ambassadeurs ASO (l'organisateur de la course). Je ne travaille que par prestations, je profite de mon image, qui est encore plus que bien aujourd'hui, j'ai toujours une notoriété sympa. Dans la vie, je fais toujours du sport à mes heures perdues. Je continue le vélo, mercredi j'ai fait l'étape avec ASO. On a fait 3 200 m de dénivelé, et j'ai pu découvrir la difficulté du Granon. Il est vraiment dur, car il est précédé de gros cols comme le Galibier ou le Télégraphe, avec des altitudes très élevées. Donc tu butes dans le dernier.

Quel regard portez-vous sur cette édition 2022 ?

On a vu un maillot jaune échappé seul sur une étape [Wout van Aert lors de la 6e étape entre Binche et Longwy] ce qu'on n'avait pas l'habitude de voir. On a vu une étape mercredi où ça a dégainé tôt dans la course, ce qu'on n'avait plus l'habitude de voir non plus. Il y a des choses intéressantes. Ça me plait, mais c'est dommage que Tadej Pogacar ait pris tant d'écart mercredi, car il y a une équipe solide en face, Jumbo-Visma.

"Même s'il [Pogacar] peut redresser la barre, il ne pourra pas boucher deux minutes comme ça, sauf si Vingegaard a une grosse défaillance."

Sylvain Chavanel

à franceinfo: sport

Le Tour est-il déjà joué selon vous ?

Non, je ne préfère pas le penser. A chaque jour suffit sa peine, et il n'y a pas besoin de se projeter. Je me dis que Tadej Pogacar va être revanchard. Mercredi, s'il avait eu un ou deux bons équipiers, il n'aurait pas été obligé d'aller chercher Roglic ou les attaques. Il aurait dû se focaliser un peu plus sur Vingegaard, son principal adversaire au classement général.

Ce modèle de cyclisme en 2022, avec beaucoup d'attaques et des scénarios très ouverts, vous convient-il ?

On dit ça aujourd'hui, mais qui nous dit que Jumbo-Visma ne va pas cadenasser dorénavant ? C'est comme ça, ce sont les stratégies en fonction des classements de chacun. Mais c'est une génération qui joue, et ça c'est plaisant.

Que pensez vous du Tour des coureurs français ?

Ils ne sont pas loin car ils sont dans une certaine régularité pour le classement général. Après, pour aller gagner une étape, il suffit de pas grand chose. Warren Barguil [désormais hors-course pour un test positif au Covid-19] est tombé sur une course qui s'est décantée très tôt et donc qui n'a pas été à son avantage. Même s'il avait cinq minutes au pied du Granon, avec un tel col, on peut vite s'effondrer. Mais j'espère qu'il y aura une victoire française sur le Tour. Ça fait depuis 1999 qu'il y a au moins une victoire tricolore par édition, ça serait bien que la série ne s'arrête pas cette année.