Tour de France 2022 : deux ans après son effroyable chute, le miraculé Fabio Jakobsen brille et savoure sa "seconde vie"
Après avoir frôlé la mort en août 2020, le Néerlandais a frappé un immense coup en remportant la deuxième étape du Tour de France, samedi.
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"Les médecins lui ont enlevé 130 points de suture du visage. Il n'a plus qu'une dent, son palais n'est pas encore guéri et l'une de ses cordes vocales est toujours paralysée. Il ne sait pas encore respirer correctement." Tel était le point médical de Fabio Jakobsen le 27 août 2020, trois semaines après la chute qui avait failli lui coûter la vie sur le Tour de Pologne.
Presque deux ans plus tard, samedi 2 juillet, on mesure la longueur gigantesque du chemin parcouru. La ligne d'arrivée franchie en vainqueur, Fabio Jakobsen exulte dans les bras du maillot jaune Yves Lampaert, reste quelques instants interdit malgré une habituelle lucidité, puis enlace à pleines pognes son coéquipier Mattia Cattaneo.
Pour son premier Tour de France, le sprinteur miraculé de la formation Quick-Step Alpha Vinyl a balayé des mois de galère en remportant la deuxième étape à Nyborg (Danemark), samedi. "Ça a été un long parcours, semé d'embûches. Je pense que c'est une seconde vie qui a commencé après l'accident. C'est un plaisir de revenir et je suis content que ma famille me permette de retourner à la compétition", a-t-il expliqué à l'arrivée.
Cinq heures d'opération et un coma artificiel
Depuis ce 5 août 2020, le Néerlandais de 25 ans a dû subir une opération du visage de cinq heures, a été maintenu dans un coma artificiel pendant plusieurs jours avant de devoir recourir à de la chirurgie reconstructrice du visage. La mort a toqué à sa porte, mais Jakobsen l'a refermée. Beaucoup auraient sans doute posé définitivement le vélo dans le garage, transis par la peur de rechuter. Jakobsen est, lui, remonté dès qu'il a pu, reprenant la compétition en avril 2021, moins d'un an après. Dès juillet, il a décroché deux victoires d'étape au Tour de Wallonie, en Belgique. Trois succès sur la Vuelta ont suivi.
Le voilà désormais vainqueur sur le Tour de France, donnant raison à son manager, Patrick Lefevere, de le préférer à l'inoxydable Mark Cavendish, quatre fois vainqueur l'an passé. "C'est une histoire incroyable, de la Pologne à Nyborg", a commenté son manager à l'arrivée. D'autant que le scénario de course a largement contrarié les plans de la fusée bleue et blanche, pourtant si bien rodée quand aucun caillou ne vient lui chatouiller le boyau.
Le maillot jaune Yves Lampaert a chuté sur le Grand Belt, ce pont si redouté de 18 km, tout comme Michael Morkov, le poison-pilote attritré du sprinteur de l'équipe. "Fabio a failli être pris dans le crash avec Morkov et Lampaert, mais il y a échappé. Il était très concentré. Il s'est déjà imposé seul, il l'a refait aujourd'hui. L'équipe a travaillé extrêmement fort dans les 600 derniers mètres, puis il a choisi la bonne roue. C'est d'abord une victoire d'équipe aujourd'hui", s'est félicité Patrick Lefevere.
Florian Senechal, le symbole du retour
Comme le Tour adore les symboles, cette première victoire libératrice de Jakobsen est aussi un peu celle de Florian Sénéchal. Le nouveau champion de France, qui a pour mission de protéger le Néerlandais en course, était le premier à être venu le secourir en urgence lors de son accident en 2020.
Pris dans une chute à 2,5 km de l'arrivée samedi, le Tricolore n'a pas vu son coéquipier gagner et annoncer au monde son retour. "Il est revenu de loin et je suis content pour lui. C'est mérité, il travaille dur, j'ai toujours su que c'était l'un des meilleurs sprinteurs du monde, et maintenant il le prouve", s'est réjoui le Français après la ligne."Après ce qui m'est arrivé pendant l'année 2020, ça a été un très long chemin sur lequel beaucoup de personnes m'ont accompagné et c'est aussi leur récompense", a rappelé pour sa part Jakobsen. Les loups du "Wolfpack" ont à nouveau gagné en meute sur le Tour de France. Ils ont surtout un "mâle alpha", miraculé et victorieux, à suivre à l'unisson.
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