Reportage "C'est comme traquer un criminel" : sur le Tour de France, cet ex-agent du FBI chasse le dopage mécanique

Nick Raudenski dirige la cellule anti-fraude technologique de l'Union cycliste internationale. Sa mission : passer au scanner les vélos des coureurs de la Grande boucle, afin de détecter le moindre dopage mécanique.

Article rédigé par Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Nick Raudenski, ancien agent du FBI, dirige la cellule anti-fraude technologique de l'UCI sur le Tour de France, le 23 juillet 2025. (FANNY LECHEVESTRIER / RADIO FRANCE)
Nick Raudenski, ancien agent du FBI, dirige la cellule anti-fraude technologique de l'UCI sur le Tour de France, le 23 juillet 2025. (FANNY LECHEVESTRIER / RADIO FRANCE)

L'étape reine dans les Alpes. Le Tour de France se poursuit, jeudi 24 juillet, avec la 18e étape et au programme une arrivée au Col de la Loze, au-dessus de Courchevel, à 2 304 m d'altitude. Une journée qui charriera comme toutes les étapes de montagne son lot de suspicions sur le dopage, qu'il soit biologique ou mécanique. Car selon certains, des moteurs seraient cachés dans les vélos des champions.

Chaque jour pourtant, l'Union cycliste internationale (UCI) scanne les vélos des coureurs pour tenter de trouver des anomalies ou au moins de dissiper les doutes. Franceinfo a assisté à l'un de ces contrôles de la cellule antifraude technologique dirigée par un ancien policier du FBI. Mercredi, pas moins de 62 vélos ont ainsi été contrôlés. Et cela recommencera jeudi soir à l'arrivée de l'étape.

"On est constamment à l'affût des nouvelles technologies"

À chaque fin d'étape, sous une tente située derrière le podium, une dizaine de vélos minimum sont contrôlés. Parmi eux, systématiquement, celui du maillot jaune et du vainqueur d'étape, badgés dès leur arrivée, et décortiqués aux rayons X. "Cela fonctionne comme un scanner à l'hôpital. On voit tout : si des câbles ont été ajoutés, des choses modifiées et on est constamment à l'affût des nouvelles technologies, des différentes avancées."

L'UCI scanne les vélos des coureurs du tour de France chaque jour pour tenter de trouver des anomalies, le 23 juillet 2025. (FANNY LECHEVESTRIER / RADIO FRANCE)
L'UCI scanne les vélos des coureurs du tour de France chaque jour pour tenter de trouver des anomalies, le 23 juillet 2025. (FANNY LECHEVESTRIER / RADIO FRANCE)

Avec sa voix grave, sa carrure et sa casquette noire vissée sur la tête, Nick Raudenski en impose. Tout comme son passé d'ancien enquêteur du FBI. "J'étais dans la lutte antiterroriste. Un jour, un imbécile a voulu faire exploser un avion en cachant une bombe dans sa chaussure. Depuis, tout le monde doit enlever ses chaussures à l'aéroport. Je veux faire pareil dans le cyclisme", met en garde l'Américain. 

"La première chose que j'ai faite en arrivant ici, c'est me mettre dans la peau d'un tricheur : que ferait-il ? Comment ? Exactement comme quand j'enquêtais pour traquer les criminels."

Nick Raudenski

à franceinfo

L'ancien enquêteur criminel a même lancé un programme de récompenses pour quiconque aurait des informations à livrer à la cellule, sans jamais trouver de moteur pour le moment. Mais "peut-être parce que la dissuasion fonctionne", espère Nick Raudenski.

Tour de France : rencontre avec Nick Raudenski, cet ex-agent du FBI, qui chasse le dopage mécanique. Le reportage de Fanny Lechevestrier

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