Tour de France 2025 : pourquoi Tadej Pogacar n'a pas défendu son maillot jaune, repris pour une seconde par Mathieu van der Poel
Après s'être emparé du maillot jaune à l'issue de la 5e étape à Caen, Tadej Pogacar l'a perdu pour une seconde, sans le défendre sur la 6e étape, entre Bayeux et Vire.
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Pour n'importe quel cycliste, porter le maillot jaune, c'est un rêve. Un bonheur suprême. Mais Tadej Pogacar (UAE Emirates XRG) n'est pas n'importe quel cycliste. À 26 ans, le champion du monde étrennait le tricot mythique pour la 41e fois de sa carrière, jeudi 10 juillet, après son coup de force sur le contre-la-montre de Caen, la veille. Mais il devra attendre quelques jours de plus pour porter ce chiffre à 42, puisque le Slovène a perdu le maillot jaune sans lutter, entre Bayeux et Vire, pour une petite seconde. Une décision réfléchie aux avantages nombreux.
"Je suis très heureux d’être en jaune, mais la course est très longue d’ici à Paris, disait le Slovène mercredi, à peine le maillot jaune enfilé. On va voir si je garde le jaune demain et après-demain. Le plus important c'est de l'avoir sur les Champs-Elysées." C'est ainsi que Mathieu van der Poel a récupéré le maillot de leader, après l'avoir porté de la 3e à la 5e étape, après sa victoire à Boulogne-sur-Mer.
Alors que les coéquipiers de Tadej Pogacar ont longtemps filtré les candidats à l'échappée dans un début d'étape accidenté, ils ont accordé un bon de sortie à Mathieu van der Poel et d'autres coureurs inoffensifs au classement général. La raison ? Le Néerlandais ne représente, à terme, pas une menace pour la victoire finale. Malin, le petit-fils de Raymond Poulidor avait senti le bon coup.
Scénario idéal et cadeau pour un ami
Pour le Slovène, l'important est la finalité : "Ce sera un Tour de France difficile, le parcours de cette année est vraiment intense. Nous devons être prudents tout le temps, car chaque étape est nerveuse", disait-il encore mercredi.
"Pour l’instant, notre priorité sera de garder l’avance sur nos rivaux au classement général, et pas forcément le maillot jaune. Nous devons rester calmes et surtout en contrôle."
Tadej Pogacar, après la 5e étape
"Je ne sais pas ce qui peut se passer demain, anticipait le Slovène dans les rues de Caen. Cela pourrait être une journée pour les échappées, et peut-être que quelqu’un pourrait venir et prendre le maillot jaune". Un appel du pied parfaitement entendu par Mathieu van der Poel. "Ce scénario, avec Van der Poel devant, allait très bien à UAE, d’autant que Pogacar et Van der Poel s’entendent très bien dans leur vie privée, même s’ils sont rivaux lors des Classiques", rappelle Lilian Calmejane, consultant pour franceinfo: sport.
"Pogacar voulait laisser le jaune, mais il y a aussi une question d’amitié entre lui et Mathieu van der Poel. Si ça avait été un coureur de Visma qui a aidé Vingegaard à le battre il y a deux ans, Pogacar n’aurait pas eu la même réaction."
Lilian Calmejane, ancien coureurà franceinfo: sport
À bout de forces dans le final, le Néerlandais espérait toutefois sûrement plus qu'une petite seconde d'avance au général. Qu'importe pour Tadej Pogacar : le résultat est le même. Après s'être débarrassé du maillot à pois à Dunkerque, en envoyant son coéquipier Tim Wellens s'en emparer, pour échapper au protocole médiatique, le Slovène a remis cela pour le jaune. "Le maillot jaune implique beaucoup de pression : de contrôler la course tous les jours, de s’astreindre à toutes les conférences de presse pendant plus d’une heure chaque soir. C’était l’occasion de passer trois jours tranquille", résume Lilian Calmejane, "UAE avait décidé de laisser filer le maillot jaune pour être un peu moins sous pression pendant trois jours."
Ménager ses équipiers, et sa popularité
"C'est vrai que c'est un peu plus de responsabilité, mais pas beaucoup non plus. De toute façon, quand tu es sur le Tour avec Tadej Pogacar, la responsabilité est déjà là. C'est le vainqueur sortant, c'est comme ça. Et puis c'est mieux d'être devant que d'être obligé d'attaquer", nuançait Mauro Gianetti, directeur sportif du Slovène, à Caen mercredi. Avant de, lui aussi, annoncer que ses troupes ne défendraient pas le jaune entre Bayeux et Vire : "Le plus important, c'est de garder cette avance sur Evenepoel et Vingegaard. Après, on n'est pas obligé de garder le jaune tous les jours"
En sacrifiant volontairement son maillot jaune, Tadej Pogacar a aussi laissé le champ libre aux autres équipes pour la victoire d'étape. Une façon, aussi, d'acheter la paix sociale dans le peloton, explique Lilian Calmejane : "Pour le bien-être global du peloton, c’est bien de laisser un peu les autres équipes gagner. C’est finement joué. Et avec le maillot jaune chez Alpecin, ils se sont fait des alliés pour les prochains jours". Cette passivité volontaire lui a aussi permis d'épargner ses coéquipiers, eux qui devront s'employer pour le protéger des attaques adverses quand la route se cabrera en montagne. Et notamment de celles de la Visma-Lease a bike de Jonas Vingegaard, qui a (déjà) envoyé ses coéquipiers à l'attaque jeudi.
"UAE n’a eu aucun coureur en difficulté aujourd’hui. Ils étaient dans une position très confortable pour choisir. Pour le moment, Pogacar se contente de la minute prise la veille à Caen, et attend sûrement Mûr-de-Bretagne et surtout l'étape de lundi en Auvergne pour repasser à l'attaque", prévient Lilian Calmejane. Car s'il a abandonné le maillot, le Slovène compte bien le remettre dans les prochains jours. Sur le Tour 2024, après s'être paré de jaune au soir de la deuxième étape, Tadej Pogacar avait déjà fait ce choix, laissant Richard Carapaz prendre la tunique de leader... avant de la récupérer dès le lendemain, au profit d'un tracé en montagne dans les Alpes. Un scénario qui pourrait se répéter, avec la double ascension de Mûr-de-Bretagne, vendredi.
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