Tour de France femmes : Pauline Ferrand-Prévôt frappe fort en s'emparant du maillot jaune après sa victoire en solitaire sur l'étape-reine

La Française a décroché sa première victoire en carrière sur le Tour de France, samedi à l'occasion de la 8e étape, au sommet du mythique col de la Madeleine.

Article rédigé par Quentin Ramelet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La joie de la Française Pauline Ferrand-Prévôt à l'arrivée de la 8e étape du Tour de France femmes au sommet du col de la Madeleine, le 2 août 2025. (JULIEN DE ROSA / AFP)
La joie de la Française Pauline Ferrand-Prévôt à l'arrivée de la 8e étape du Tour de France femmes au sommet du col de la Madeleine, le 2 août 2025. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Le coup double, au meilleur moment ! Pour sa première participation à la Grande Boucle, Pauline Ferrand-Prévôt (Visma-Lease a bike) a décroché, samedi 2 août, sa plus belle victoire sur route en carrière au sommet du col de la Madeleine. La Française, championne olympique de VTT cross-country il y a un an aux Jeux de Paris 2024, a attaqué à 12 km de l'arrivée, dans la mythique ascension du col savoyard, pour aller chercher en solitaire un premier succès de prestige sur le Tour de France femmes.

En remportant la 8e et avant-dernière étape, Pauline Ferrand-Prévôt en a profité pour s'emparer du maillot jaune, et de quelle manière ! Les deux favorites annoncées, la Néerlandaise Demi Vollering (FDJ-Suez, 4e à 3'05''), sacrée en 2023, et la tenante du titre polonaise Katarzyna Niewiadoma (Canyon-SRAM, 8e à 3'26'') ont été reléguées loin, très loin de la Française de 33 ans qui prend une très sérieuse option sur le sacre final, à la veille de l'arrivée à Châtel.

La journée avait commencé comme tout le monde l'espérait, avec un véritable feu d’artifice dès le départ de Chambéry. Plusieurs coureuses tricolores avaient des fourmis dans les jambes et se sont portées rapidement à l’attaque pour tenter de lancer la bonne échappée. Et parmi les 13 fuyardes, on retrouvait (encore une fois) la nouvelle chouchoute du public français, Maeva Squiban (UAE Team ADQ), encore pleine de panache malgré ses succès des deux jours précédents, mais aussi Evita Muzic, l'une des lieutenants de Demi Vollering.

Le craquage de la FDJ-Suez et des autres cadors

A ce moment-là, tout portait à croire que la FDJ-Suez comptait éventuellement sur sa grimpeuse tricolore, encore bien placée au général (9e, +1'35'') avant cette 8e étape, pour jouer une nouvelle carte dans le cas où sa leader néerlandaise venait à être trop juste dans le final. Mais finalement, et alors que le groupe de tête comptait moins de deux minutes d'avance sur les favorites au pied du col de la Madeleine, à environ 19km de l'arrivée, la stratégie de la formation française n'a jamais payé.

Pire, tout comme la vainqueur sortante Katarzyna Niewiadoma, sa leader néerlandaise n'a jamais été dans le coup lorsque Pauline Ferrand-Prévôt a suivi l'offensive de l'Australienne Sarah Gigante, surprenante dauphine de la Rémoise au général après sa très belle deuxième place au sommet de la Madeleine. La légende du cyclisme français, également multiple championne du monde de VTT (cross-country, cyclo-cross et short-track), a alors roulé comme elle sait le faire depuis tant d'années, avec ce mental d'acier qui la caractérise tant quand il s'agit de braver la boue et les éléments.

En vététiste expérimentée, Pauline Ferrand-Prévôt est ainsi montée à son rythme, scotchée à sa selle dans ces pentes à 8% de moyenne, pour avaler les ultimes échappées du jour, pouvant même compter sur un petit relais de sa coéquipière Marion Bunel, avant de finalement déposer Sarah Gigante à huit kilomètres du sommet. Une démonstration dont elle a le secret, et qui permet à la championne française de compter désormais 2'37'' sur l'Australienne au général, et plus de trois minutes sur ses rivales Demi Vollering et Katarzyna Niewiadoma.

"Cette montée était vraiment incroyable. Sincèrement je ne savais pas comment j’allais être par rapport à Demi, à Kasia, et à Sarah dans la Madeleine, assurait-elle à l'arrivée au micro de France Télévisions. Quand j’ai vu que Sarah y allait, je me suis dit, ‘bon, je suis encore bien, je vais essayer de la suivre’, et après je savais qu’il fallait gérer cet effort sur 1h20, 1h30 de montée. C’était un peu comme un effort VTT, où il y a la zone rouge et il faut se mettre au niveau mais pas la dépasser, et ça, je sais que je sais bien le faire."

Sauf immense retournement de situation, Pauline Ferrand-Prévôt devrait bien monter sur la première marche du podium final, dimanche à Châtel. Mais hors de question pour la coureuse Visma de s'enflammer, elle qui assure que "ce n’est pas gagné d’avance, il y a encore demain, et c’est là qu’il faudra finir le travail." Une chose est sûre, elle n'a jamais été aussi proche d'entrer un peu plus dans l'histoire du cyclisme français, en devenant la première coureuse tricolore à remporter la nouvelle version du Tour de France femmes.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.