Sauvetage de Kevin Escoffier pendant le Vendée Globe : "Ça a été une nuit d'angoisse pour tout le monde", raconte son épouse
Sabrina Escoffier se souvient sur franceinfo de la nuit terrible qu'elle a passé lorsqu'on lui a appris que son mari était introuvable, victime d'une importante voie d'eau sur son bateau PRB. Elle raconte ses angoisses après un sauvetage qualifié de "miraculeux" par les organisateurs du Vendée Globe.
L'épouse du navigateur français Kevin Escoffier, engagé dans le Vendée Globe, s'est souvenue jeudi 28 janvier pour franceinfo de sa "nuit d'angoisse" : celle du lundi 30 novembre au mardi 1er décembre pendant laquelle son époux a été contraint de quitter son bateau et de se réfugier dans un radeau de survie. Un autre marin de la course en solitaire, Jean Le Cam, l'avait ensuite secouru.
Sabrina Escoffier a reçu dans l'après-midi du 30 novembre "le coup de fil tant redouté par tous les conjoints des marins. Le coup de fil qu'on ne veut jamais recevoir : 'Il a déclenché sa balise de détresse et on ne sait pas où est le bateau, on ne sait pas où il est'."
"Là, on essaye de rassembler ses esprits, raconte Sabrina Escoffier. Les protocoles font qu'il ne faut pas en parler au grand public. On prévient ses parents, les frères, les soeurs avant que les nouvelles tombent dans la presse. Et puis on attend, on attend. Je m'accroche au fait de me dire qu'il a envoyé un texto. S'il a eu le temps d'envoyer un texto, ça veut dire qu'il est lucide. Même s'il est blessé, il n'est pas tombé à l'eau, inanimé."
"A 17 heures, je reçois deux appels qui me disent 'il est dans son radeau. Jean [Le Cam] l'a vu, il est dans son radeau.' Et alors là, une espèce de délivrance, de soulagement ! On se dit : 'C'est bon, il l'a vu, il est à côté, dans une demi-heure, il le récupère'."
Sabrina Escoffierà franceinfo
Mais jusque 19 heures, "toujours rien", explique l'épouse de Kévin Escoffier. "On est dans une famille de marins. Marine Traffic [l'application qui affiche les positions des bateaux en temps réel à travers le monde], ça fait partie de notre quotidien, c'est dans les favoris sur l'ordinateur. On voit les traces, on voit Jean qui manoeuvre, qui manoeuvre, qui manœuvre, on voit un deuxième bateau dérouter, un troisième bateau dérouter, poursuit Sabrina Escoffier. Et là, au fond de nous, on sait très bien. On sait qu'il y a cinq mètres de houle. On sait ce que c'est qu'un radeau. On voit les conditions de mer là-bas. Ils ne le voient plus et ne le trouvent pas."
"Maintenant, tu t'accroches !"
L'équipe du navigateur lui confirme alors qu'il n'est plus visible. "À partir du moment où on vous dit qu'on ne l'a plus en visuel... Il y a cinq mètres de creux, la nuit tombe... Très sincèrement, j'étais déjà en train de me dire : 'Mais comment je vais faire ? S'il est mort ? S'il n'est plus là ?'", se souvient l'épouse du navigateur. "C'est horrible. Ça a été une nuit d'angoisse pour tout le monde. J'ai fini par aller m'allonger. Je pense que nous sommes, Kevin et moi, les deux seules personnes en France à avoir fermé les yeux entre minuit et une heure du matin."
"Je ferme un peu les yeux et je commence à lui parler et limite à l'engueuler : 'Jean et tous les autres sont à ta recherche, donc maintenant tu t'accroches parce que de toute façon, il est hors de question que, demain, j'annonce aux enfants une mauvaise nouvelle, que papa n'est plus là.'"
Sabrina Escoffierà franceinfo
Kevin Escoffier a finalement pu être secouru par Jean Le Cam qui l'a hissé à bord de son bateau. "Ça a été un soulagement, se réjouit Sabrina Escoffier. Je me suis effondrée avec forcément beaucoup de bonheur, beaucoup de soulagement de le savoir sain et sauf parce qu'il n'était pas blessé. Il n'avait rien. Et puis de l'entendre. On a tous vu ces images. La première image, il a un grand sourire. Je lui ai dit : 'Mais je suis sûre que tu as du faire une blague à Jean en arrivant !'"
À regarder
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ours : ils attaquent même dans les villes
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
-
Taux immobiliers : est-ce le moment d'acheter ?
-
La panthéonisation de Robert Badinter
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
La tombe de Robert Badinter profanée à Bagneux
-
Accord Hamas-Israël, la joie et l’espoir
-
"Qu’on rende universelle l'abolition de la peine de mort !"
-
Guerre à Gaza : Donald Trump annonce qu'Israël et le Hamas ont accepté la première phase de son plan
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter