"On est tous pressés que ça se termine" : à quelques heures de la fin du Vendée Globe, les attentes et les craintes des équipes à terre

Le nom du vainqueur de la 10e édition du Vendée Globe devrait être connu mardi. franceinfo a demandé aux équipes à terre des deux skippers en tête comment ils ont vécu cette aventure.

Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Vue aérienne du monocoque de Charlie Dalin lors du départ du Vendée Globe, au large des Sables d'Olonne (Vendée), le 10 novembre 2024. (DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE / MAXPPP)
Vue aérienne du monocoque de Charlie Dalin lors du départ du Vendée Globe, au large des Sables d'Olonne (Vendée), le 10 novembre 2024. (DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE / MAXPPP)

Le verdict du Vendée Globe devrait tomber probablement mardi. C'est toujours Charlie Dalin qui occupe la tête de la flotte sur son monocoque Macif Santé Prévoyance après 64 jours de mer, avec un écart important sur son dauphin Yoann Richomme, mais pas encore totalement décisif. Depuis le départ des Sables d'Olonne, la lutte pour la victoire a été intense et le dénouement l'est autant pour les deux marins concernés et pour leurs équipes à terre. 

La course a beau avoir duré plus de deux mois, ce tour du monde est passé plutôt vite pour Jean-Luc Nélias, le manager de l'équipe de Charlie Dalin. "Le tout début, les 40 ou 50 premiers jours, sont passés très vite, ils étaient intéressants à suivre, avec de la bataille, donc, c'était chouette. Et puis là, forcément, on est tous pressés que ça se termine", avoue le manager. 

Il faudra compter encore 48 heures en mer. Et comme sa petite équipe autour de lui, Jean-Luc Nélias garde les yeux rivés sur la performance du Normand qui a été en tête 80 % du temps sur ce Vendée Globe. Une navigation propre de la part de Charlie Dalin, malgré l'usure. "C'est plutôt régulier et maîtrisé. Il a eu des moments de doute, sûrement", reconnaît Jean-Luc Nélias, qui insiste surtout sur les risques liés à la fatigue. 

"C'est l'ennemi premier du marin. Parce qu'il perd la lucidité, la stratégie, la tactique, il va moins bien manœuvrer, il va casser du matériel. La fatigue, c'est une spirale infernale, en fait."

Jean-Luc Nélias

à franceinfo

Yohann Richomme, un "bizut" qui impressionne son équipe

Et derrière l'intouchable Charlie Dalin, Yohann Richomme sur Paprec Arkea fait lui aussi forte impression pour son premier Vendée Globe. "On est vraiment étonné à la fois de l'endurance du skipper et de la fiabilité de la machine", confie Romain Ménard, le directeur d'équipe du Breton. "Yohann est vraiment épatant. Il vit très bien ce premier Vendée Globe. Il faut quand même souligner que c'est le bizut d'un tour du monde des mers australes, qui est dans les dix, douze premiers marins."

Romain Ménard salue aussi le lien qu'il garde avec la vie sur terre. "Il est étonnant parce qu'il reste très connecté aussi à la vie de terrien sur des trucs très pratique de nos vies de famille avec les gens de l'équipe ou sur des choses un peu plus professionnelles."

Des skippers performants et des bateaux qui tiennent le choc, confirme Guillaume Combescure, le directeur technique de Charlie Dalin. "Il y a forcément des situations qui sont à résoudre rapidement. Mais il a toujours été dans la maîtrise et dans le calme. Il n'y a pas eu de coup de chaud."

"Il n'y a jamais eu autant de chances d'avoir un problème grave que maintenant, parce que le matériel vieillit."

Guillaume Combescure, le directeur technique de Charlie Dalin

à franceinfo

Mais ce n'est pas encore le moment de penser à la délivrance pour Guillaume Combescure "Je n'ai pas eu le sentiment que ça allait bien se passer, jusqu'à maintenant ça s'est bien passé, mais il y a plus de chance qu'il arrive quelque chose de grave maintenant qu'il y a une semaine ou qu'il y a un mois."

À terre, les équipes du duo de tête s'activent pour accueillir les deux solitaires, en héros valeureux ou héros malheureux.

Vendée Globe : avec les équipes à terre des deux leaders - Reportage de Jérôme Val

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