"A vendre Imoca, rapport prix/performance imbattable" : comment s'organise le marché de l'occasion des bateaux du Vendée Globe
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Dix-neuf des 40 bateaux ayant participé au Vendée Globe 2024 sont actuellement en vente.
A peine arrivés, et déjà à vendre. Denis Van Weynbergh a franchi en dernière position la ligne d'arrivée du Vendée Globe il y a seulement une dizaine de jours, samedi 8 mars, mais déjà près de la moitié des bateaux de la dernière édition (19/40) sont à vendre, sur le site de la classe Imoca, l'unique catégorie de monocoques pouvant participer à la course. Certains, comme celui de Sébastien Marsset (Foussier), ont même été mis en vente dès juin, soit plusieurs mois avant le départ de la course, le 10 novembre.
"Après chaque édition, chaque marin cherche à améliorer son bateau, que ce soit en construisant un nouveau bateau ou en rachetant un bateau d'occasion plus récent", note Antoine Mermod, le président de la classe Imoca. Vendre son ancien voilier constitue ainsi une première étape, avant de réinvestir dans un plus compétitif et le plus souvent d'occasion, pour les prochaines grandes courses comme le Vendée Globe 2028.
Car depuis quelques années, le marché de la seconde main prend de l'ampleur dans le monde de la voile : 70% des bateaux au départ du dernier Vendée Globe étaient d'occasion, contre 40% lors de l'édition 2008. "La durée de vie des bateaux s'est allongée car ils sont aujourd'hui plus solides", constate Antoine Mermod. "Les règles restent stables, ce qui fait que les bateaux se démodent moins. Par exemple, depuis 2016, tous les bateaux ont le même mât, ce qui fait que les plans de voilure sont identiques", poursuit-il. Résultat, entre 2008 et 2024, l'âge moyen des Imoca au départ de l'Everest des mers est passé de cinq ans et demi à dix ans et demi.
Entre 500 000 et six millions d'euros
Pour les concurrents, investir dans un monocoque d'occasion est aussi avantageux financièrement. Alors qu'un Imoca neuf dernière génération "coûte entre six et sept millions d'euros", selon Antoine Mermod, "sur le marché de l'occasion, les bateaux sont à vendre entre 500 000 euros pour les plus anciens, et six millions d'euros pour les plus récents". En se baladant sur le site de la classe Imoca, on peut ainsi tomber sur le monocoque d'Oliver Heer, 29e du Vendée Globe 2024. L'historique du bateau est détaillé tout comme les derniers équipements qui lui ont été ajoutés. Prix de vente : 790 000 € hors taxes.
Arnaud Boissières a, lui, pris le départ du dernier Vendée Globe à bord d'un Imoca à foils (ailerons placés sous la coque permettant au bateau de s'élever au-dessus de la surface de l'eau) acheté 1,9 million d'euros en 2021 et construit en 2010 par Michel Desjoyeaux.
Avant d'être relooké aux couleurs de son sponsor la Mie câline, ce voilier avait déjà vécu quatre vies, avec Foncia, Banque populaire, Maître Coq et Iniatives-Coeur. "J'ai pu financer cet achat à hauteur de 300 000 € avec la vente de mon ancien bateau. Grâce à cet investissement raisonnable, j'ai pu, pour la première fois, consacrer un budget développement de plus de 100 000 € et ainsi faire évoluer techniquement mon Imoca", confiait le skippeur au magazine Informateur judiciaire, en octobre 2024.
Pour être informés des mises en vente, les skippeurs peuvent se référer aux annonces publiées en ligne ou dans des magazines spécialisés. Mais dans le microcosme de la voile, les affaires se font souvent par le bouche-à-oreille. "Lorsque j'ai commencé à me pencher sur le Vendée Globe 2024, le bateau n'était pas encore à vendre. Et, puis un jour, j'ai reçu un appel de Franck Vallée, sponsor et propriétaire du bateau Initiatives-Cœur pour m'annoncer qu'il allait s'en séparer, se remémore Arnaud Boissières. Nous nous connaissons bien et il me faisait la primeur de la nouvelle. J'ai eu à peine deux semaines pour me décider".
Fiabilité, réputation et technologies, arguments de vente majeurs
Pour fixer les prix, aucune règle. "Il n'y a pas de standard, c'est avant tout le marché de l'offre et de la demande qui fait les prix, souligne Antoine Mermod, mais on estime que la décote d'un bateau est d'environ 30% sur quatre ans". La technologie et la réputation du bateau font ensuite la différence.
Pour son premier Vendée Globe, qu'il a terminé à la 23e place, Guirec Soudée avait opté pour un bateau construit en 2007, 9e du Vendée Globe 2020 avec Benjamin Dutreux. "J'ai choisi ce bateau parce que je l'ai trouvé très performant sur le dernier Vendée. C'est un bateau qui est bien né", avait alors justifié le skippeur à RMC sport.
Face à cette situation, les bateaux qui n'ont pas su aller au bout d'une édition ou qui sont relativement âgés ont beaucoup moins la cote. Ils peuvent tout de même espérer une seconde vie, parfois éloignée de la course au large. "Avant, beaucoup de ces voiliers étaient reconvertis en bateaux de croisière, confie Antoine Mermod. A présent, ils sont plus utilisés pour des projets de transport à la voile ou pour emmener des spectateurs".
D'autres sont même achetés par des équipes puis exposés. Au cœur du village du Vendée Globe, il était ainsi possible de visiter un Imoca né en 1998, qui avait participé à deux Vendée Globe, en 2000-2001 puis en 2004-2005 (7e à chaque fois). Il avait été racheté par Fabrice Amédéo (32e de cette édition) pour un euro symbolique à Mikhail Agafontsev, un Russe bloqué dans son pays du fait de la guerre en Ukraine. Le skippeur en a fait un bateau pédagogique "qui sert désormais d’outil éducatif et de plateforme de sensibilisation à la préservation des océans".
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