Wimbledon 2023 : Carlos Alcaraz a réalisé "une performance exceptionnelle", analyse Arnaud Clément après le sacre de l'Espagnol
L'Espagnol, numéro un mondial, a battu Novak Djokovic en finale de Wimbledon, dimanche, en cinq sets.
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Carlos Alcaraz a marqué l'histoire, dimanche 16 juillet. Le numéro un mondial a battu le Serbe, Novak Djokovic, et septuple vainqueur à Londres, en cinq sets, au terme d'un intense combat. Si cette victoire lui permet de remporter son premier titre sur le gazon londonien, cette montée en puissance représente bien plus pour notre consultant, Arnaud Clément.
Franceinfo: sport : Carlos Alcaraz a réalisé un exploit dimanche en battant Novak Djokovic en finale de Wimbledon. Quelles ont été ses armes aujourd'hui ?
Arnaud Clément : Il a été capable de battre un très bon Djokovic en finale de Wimbledon, c'est assez dingue. On a vu quasiment tous les coups. Il ne s'est pas précipité. Il était très lucide dans sa manière de jouer. Et je pense que ce match va le faire passer peut-être encore un cran au-dessus au niveau de sa confiance. Je trouve qu'il a montré ses plus belles armes sur la fin. Il a aussi vraiment engagé le combat physique. Je trouve que c'est une performance qui est aussi exceptionnelle que son niveau de jeu.
Est-ce que justement ce match s'est joué principalement sur l'aspect mental ? Et est-ce que Carlos Alcaraz a pris l'ascendant psychologique sur Novak Djokovic ?
Je ne sais pas si on peut parler d'ascendant psychologique. Je l'ai vu prendre le dessus tennistiquement, alors qu'il n'y avait pas non plus trois classes d'écart. Souvent, sur ces matchs-là, cela se joue sur des détails. Et on a vu quelqu'un qui avait du répondant face au Serbe, ce qui fait une énorme différence par rapport à tous les autres joueurs qu'il a joués depuis le début de la quinzaine.
Techniquement, on voit l'évolution de ce joueur qui avait quand même déjà gagné un Grand Chelem. Je pense qu'on a quand même découvert Alcaraz contre le meilleur joueur du monde, capable de le tenir mentalement et physiquement, de tenir la pression que Djokovic met en permanence à ses adversaires, et de tenir la fin de match pour aller gagner un titre majeur.
Le premier set a été expéditif (en 34 minutes) avant que l'Espagnol ne réagisse...
Oui, il rentre mal dans sa partie. Mais dès le début du deuxième set, Carlos Alcaraz réussit à rentrer dans un bras de fer avec Novak Djokovic. Et finalement, je me demande si le fait de rater complètement son début de match ne l'a pas aidé justement à poser son jeu ensuite, à se régler. Le fait de se poser et de sentir qu'il faisait jeu égal avec Djokovic, à ce moment-là, a dû beaucoup le rassurer.
Êtes-vous surpris de ce qu'il a produit aujourd'hui sur le court, après ses crampes survenues contre Djokovic à Roland-Garros, il y a un mois ?
C'était une tension énorme pour Alcaraz à Paris et aujourd'hui, il a bien géré ce moment-là. On a vu à quel point il était fort dans son analyse de ce problème. Car il y avait aussi un côté un peu humiliant sur ce match à Roland-Garros, une faiblesse qui est apparue au monde entier.
Le Serbe s'est manqué. Il a aussi peut-être un petit peu trop attendu à certains moments. Et ce revers, qu'il ne rate jamais, il est resté aujourd'hui dans la bande du filet.
Arnaud Clémentà franceinfo: sport
Même s'il est jeune, c'est quelque chose qu'on peut ressentir de manière assez forte. Il a réussi à en tirer des leçons, mais il faut réussir à le mettre en place ensuite, parce que c'est une modification assez importante de son comportement, de réussir à se contrôler entre les points, de gérer son énergie. Car aujourd'hui, à la fin du match, il était frais, presque comme au début, alors que Djokovic, lui, a un peu plus pioché physiquement. Il a vraiment appris très vite sur ce point de vue, ce qui est le propre des grands champions.
Avant cette année, il avait peu joué sur gazon et il n'avait gagné que quatre matchs. Cette année, il remporte le Queen's et Wimbledon. Là encore, sa progression est fulgurante.
Oui, il est numéro un mondial et on continue à le découvrir. Sa victoire au Queen's était quand même révélatrice. Il y a pris des repères et on a eu quelques réponses, comme qu'il allait quand même être assez dur à battre.
Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray ont gagné toutes les éditions précédentes depuis 2002. Remporter ce titre aujourd'hui est donc encore plus fort...
Avec Carlos Alcaraz, on a un joueur qui arrive, qui prend la place de numéro un et qui bat Djokovic en finale de Wimbledon, alors que beaucoup ne lui voyaient aucun rival sur cette surface. Je pense que c'était le seul à pouvoir le faire, mais il fallait pouvoir sortir le match et ce qui est assez exceptionnel, c'est la fin du match. Car Djokovic le joue très bien, il retourne quasiment toutes ses premières balles et il va vraiment chercher sa victoire. Ils ont été nombreux à ne pas réussir à le faire. Lui l'a fait.
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