Tennis : "Ce que je vis est un peu injuste", estime Jannik Sinner, suspendu trois mois pour dopage

Contrôlé positif au clostebol en mars 2024, le numéro 1 mondial italien s'est exprimé, dans un entretien publié samedi par Sky Sport, sur la sanction qui l'empêche de s'aligner en tournoi jusqu'au 4 mai prochain.

Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Jannik Sinner lors de la finale de l'Open d'Australie face à Alexander Zverev, le 26 janvier 2025. (MARK AVELLINO / ANADOLU / AFP)
Jannik Sinner lors de la finale de l'Open d'Australie face à Alexander Zverev, le 26 janvier 2025. (MARK AVELLINO / ANADOLU / AFP)

Le numéro 1 mondial, Jannik Sinner, qui purge une suspension de trois mois pour dopage, a estimé dans un entretien diffusé samedi 5 avril que cette sanction était "un peu injuste", tout en reconnaissant que "cela aurait pu être bien pire". "Nous avons accepté rapidement (la suspension), même si je n'étais pas vraiment d'accord", a-t-il expliqué dans un entretien accordé à la chaîne de télévision italienne Sky Sport.

L'Italien, vainqueur de trois titres du Grand Chelem dont l'Open d'Australie en janvier, s'exprimait pour la première fois depuis qu'il a conclu début février un accord avec l'Agence mondiale antidopage (AMA) pour une suspension de trois mois, qui prendra fin le 4 mai. "Il fallait choisir le moindre mal et je crois que c'est ce qu'on a fait. Ce que je vis est un peu injuste mais, si on regarde les choses, cela aurait pu être bien pire, cela aurait pu être encore plus injuste", a-t-il poursuivi.

"Une fois prise cette décision, j'ai mis un peu de temps à me retrouver. D'autres choses se sont passées, au-delà de cette affaire, qui n'ont pas été simples pour moi, il me faudra encore un peu de temps pour digérer tout cela, mais je suis là. J'ai hâte de faire mon retour à Rome", a ajouté le joueur de 23 ans, qui disputera le Masters 1000 à domicile du 7 au 18 mai.

Un accord de sanction critiqué par le monde du tennis

Contrôlé positif au clostebol, en mars 2024, Sinner avait d'emblée justifié la présence de cet anabolisant dans ces échantillons par une contamination accidentelle, via un massage prodigué par un membre de son entourage. Il avait été initialement blanchi par l'Agence pour l'intégrité du tennis (Itia), avant que l'AMA ne conteste cette décision devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour demander un à deux ans de suspension. Un "accord de règlement" avait finalement été conclu avec Jannik Sinner.

Celui-ci a suscité beaucoup de critiques et d'incompréhensions, notamment parmi les joueurs, du Serbe Novak Djokovic à l'Australien Nick Kyrgios, le plus virulent. Jannik Sinner appréhende-t-il de croiser la route de certains de ces joueurs à son retour ? "Je ne sais pas quoi répondre car je ne sais pas ce qui pourra arriver, répond-il. Je suis certain de la façon dont les choses se sont passées, je suis innocent. Ce que je veux faire, c'est jouer au tennis et être très serein, l'histoire s'arrête là. Je suis sûr que tout ira bien, même si peut-être au début je mettrai un peu de temps à repartir", a répondu le numéro un mondial.

Casper Ruud lui apporte son soutien

Dans un entretien à l'AFP réalisé jeudi mais publié dimanche, le numéro 6 mondial Casper Ruud a lui déclaré qu'il avait toujours considéré que Jannik Sinner était "innocent" et avait été "extrêmement malchanceux par rapport à la façon dont la substance a pénétré son organisme". "C'est bien sûr rare (une contamination accidentelle), mais c'est physiquement possible. C'est dur d'être suspendu trois mois quand on est innocent. Je n'ai jamais vu en Jannik quelqu'un qui se doperait ou tricherait intentionnellement", a poursuivi le Norvégien.

"En tant que joueurs, nous sommes extrêmement vulnérables car nous sommes exposés à beaucoup de personnes et d'endroits différents, une foule de nourritures et de pays différents...", a-t-il encore plaidé, confiant se déplacer avec tout un stock de médicaments achetés en Norvège pour éviter tout risque. Mais les joueurs ne peuvent pas tout contrôler selon lui : "On ne va quand même pas demander à chaque restaurant d'où vient la nourriture qu'ils servent !". 

"C'est dommage que deux affaires très rares impliquent les meilleurs joueurs masculin et féminin au même moment (la numéro 2 mondiale Iga Swiatek a aussi été impliquée dans une affaire de dopage). Ça ne donne pas nécessairement une bonne image du tennis. Mais quand on s'y intéresse de plus près, ces deux affaires montrent juste qu'un joueur de tennis est assez exposé à des circonstances malchanceuses", a-t-il conclu.

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