Ski alpin : après la chute d'Alexis Pinturault, la sécurité des athlètes en question

À moins de deux semaines des Mondiaux de Saalbach en Autriche, le Super-G de Kitzbühel vendredi a été marqué par des chutes en série, notamment dans le clan français. Matériel plus performant, plus de vitesse et une neige plus compliquée créent un cocktail explosif pour la sécurité des skieurs.

Article rédigé par Guillaume Battin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Alexis Pinturault a lourdement chuté, le 24 janvier 2025, lors du super-G de Kitzbühel (Autriche), sur la mythique mais périlleuse Streif. (JOE KLAMAR / AFP)
Alexis Pinturault a lourdement chuté, le 24 janvier 2025, lors du super-G de Kitzbühel (Autriche), sur la mythique mais périlleuse Streif. (JOE KLAMAR / AFP)

La coupe du monde de ski alpin se poursuit, samedi 25 janvier, avec la mythique descente de Kitzbuhel en Autriche. Et ce malgré les chutes d'Alexis Pinturault et de Florian Loriot notamment, tous les deux héliportés, vendredi. Les deux courses du jour avaient été remportées par Cyprien Sarrazin l’année dernière. Cette fois, le skieur du Devoluy va se contenter de les regarder à la télévision. Sa grave chute à Bormio en Italie, il y a un mois, et le traumatisme intra-crânien qui a suivi vont le tenir loin des pistes pendant de longs mois. Et ils sont nombreux dans ce cas cette saison, le ski alpin est devenu plus dangereux.

Les causes de ces nombreuses chutes et blessures graves sont nombreuses. Le matériel est plus performant, il y a plus de vitesse, les pistes sont plus spectaculaires à la demande des télévisions, les sauts sont plus hauts et vont plus loin... Le tout sur une neige toujours plus dangereuse parce que plus compliquée à travailler avec le changement climatique.

Le triple champion du monde Luc Alphand rappelle de son côté : "On chutait  aussi beaucoup à mon époque, parce qu'il y avait une moins bonne préparation des pistes que maintenant. On arrosait avec des lances à incendie et on damait avec les pieds. Aujourd'hui, on dame mieux et les tracés sont un peu plus tournants." Selon lui, ce qui  change surtout c'est l'acceptation du facteur risque. "C'est aussi une histoire de mœurs de société et de temps. On a du  mal à accepter la prise de risque, et c'est ce qui fait aussi la beauté de ce sport."

Nils Alphand, fils de Luc Alphand, portant le système airbag de protection des skieurs en cas de chute (GUILLAUME BATTIN / RADIO FRANCE)
Nils Alphand, fils de Luc Alphand, portant le système airbag de protection des skieurs en cas de chute (GUILLAUME BATTIN / RADIO FRANCE)

Tissus anti-coupures, combi parachute...

Pour David Chastan, directeur du ski alpin à la Fédération française de ski, il faut penser à protéger les athlètes comme en Formule 1, avec le halo, ou en moto GP, avec l'airbag. "On était partis pour l'imposer, puis derrière, il y a eu des dérogations pour les athlètes qui n'étaient pas d'accord et qui voulaient avoir le choix de pouvoir le mettre ou pas, avec des justificatifs. Je trouve ça dommage. Tous nos athlètes l'utilisent, les filles comme les garçons, depuis cette année. Les tissus anti-coupures, aujourd'hui il les ont. [Il faut aussi] trouver, une possibilité de travailler sur des combinaisons qui laissent passer énormément d'air devant, et rien du tout derrière pour faire un peu parachute et avoir le même tissu pour toutes les équipes. Il y a pas mal d'idées".

La sécurité sera le sujet numéro un des réunions prévues à la mi-février en marge des championnats du monde à Saalbach, en Autriche. Mais les changements sont difficiles dans le monde du ski, car les 17 fédérations doivent voter à l'unanimité. 

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