Mondiaux de biathlon : invaincus cette saison, les Bleus rêvent de retrouver leur titre mondial sur le relais

Auteurs de quatre victoires, en autant de courses en Coupe du monde, les relayeurs tricolores vont chercher à regagner leur trône, samedi, abandonné aux Suédois l'an passé.

Article rédigé par Laure Gamaury
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Le relais français victorieux sur le stade de biathlon d'Anterselva, le 25 janvier 2025. (ALESSANDRO TROVATI/AP/SIPA)
Le relais français victorieux sur le stade de biathlon d'Anterselva, le 25 janvier 2025. (ALESSANDRO TROVATI/AP/SIPA)

"Quatre à la suite", se serait époumoné Julien Lepers dans "Questions pour un champion", le 25 janvier à Antholz-Anterselva (Italie), après la dernière apparition du relais masculin tricolore. Les Bleus du biathlon venait alors de réaliser l'exploit de remporter un quatrième relais masculin en autant de courses depuis le début de la saison de Coupe de monde. Du jamais vu chez les Tricolores qui abordent de fait cette épreuve aux Mondiaux de Lenzerheide (Suisse), samedi 22 février, avec l'étiquette de favoris collée sur le front. 

"C'est une position qui est confortable mais on a aussi le poids d'être les grands concurrents de ce prochain relais", a confié avant l'épreuve Quentin Fillon Maillet, titré sur le relais mixte simple et bronzé sur le sprint et l'individuel de ces Mondiaux. Le Français a bien conscience qu'une période d'invincibilité ne garantit pas un succès sur des championnats du monde. Les Norvégiens en sont l'exemple parfait, avec un record de 12 victoires de rang en relais entre janvier 2022 et mars 2024 mais aucun titre mondial sur cette période : en 2023, à Oberhof (Allemagne), la France s'était imposée, puis la Suède l'année suivante à Nove Mesto (République tchèque). 

L'alliage de l'expérience à la forme du moment

Pour reprendre le titre aux Suédois, l'encadrement tricolore a choisi d'aligner Emilien Claude, Fabien Claude, Eric Perrot et Quentin Fillon Maillet. Ce choix s'inscrit dans la ligne directrice du coach du collectif masculin, Simon Fourcade. Depuis le début de saison, ce dernier a cherché à mixer stabilité et expérience... tout en s'autorisant à récompenser une bonne performance individuelle.

Sur les quatre victoires, trois ont été le fruit du même collectif dans le même ordre, à savoir Fabien Claude en premier relayeur, Quentin Fillon Maillet, Eric Perrot et Emilien Jacquelin pour terminer. "Quand il y a des résultats, le groupe vit bien et quand le groupe vit bien, il y a des résultats concrets. On essaie d'avancer en ce sens et de pérenniser cette dynamique", confie Jean-Pierre Amat, le coach de tir de l'équipe de France. Il y a une vraie ambiance d'équipe. On n'a pas besoin d'échauffer une veille de course".

"Ils savent ce qu'ils vont chercher, pourquoi, et surtout comment le faire. Et ils le font très bien. C'est une vraie grosse équipe."

Jean-Pierre Amat, coach de tir des Français

à franceinfo: sport

Samedi, Emilien Jacquelin sera suppléé par Emilien Claude, lequel avait déjà pris la place d'Eric Perrot mi-janvier sur l'étape de Ruhpolding (Allemagne) en guise de récompense de son premier podium en Coupe du monde, deux jours plus tôt sur l'individuel. "Avec le groupe France, on a un quatre majeur, qui est installé et qui est plutôt pérenne, prévenait Simon Fourcade au début des Mondiaux. Même s'il y a Emilien Claude qui montre de très belles choses sur cette année et sur lequel on va de plus en plus compter." 

L'émulation avant la concurrence

Les contre-performances de Jacquelin dans ces Mondiaux de Lenzerheide (19e au sprint, 15e à la poursuite, 67e à l'individuel), combinées à des statistiques irrégulières au tir cet hiver (86% de réussite au tir couché, 77% au debout), ont convaincu l'encadrement de bouleverser à nouveau sa formule gagnante. En alignant Emilien Claude (89% de précision au tir couché, 83% sur le tir debout), le collectif tricolore s'appuie plus que sur un remplaçant, même si le petit frère de Fabien vit ses premiers Mondiaux.

Le relais français victorieux à Ruhpolding (Allemagne), le 17 janvier 2025. (TOBIAS SCHWARZ / AFP)
Le relais français victorieux à Ruhpolding (Allemagne), le 17 janvier 2025. (TOBIAS SCHWARZ / AFP)

Il existe une concurrence, mais dans un degré bien moindre que du côté de la Norvège, qui en fait paradoxalement les frais d'après Simon Fourcade. "Cette concurrence au sein de leur groupe A, avec un groupe B qui pousse très très fort ne doit pas être simple à gérer. Les athlètes se retrouvent sur la sellette à chaque départ ou presque. Il y a moins de sérénité, de plénitude. Ils savent qu'ils peuvent très vite redescendre en IBU Cup (la 2e division). Cela ne permet pas d'être totalement libéré devant les cibles et c'est une perte d'énergie sur des à-côtés qui pourrait être utilisée sur la course, et donc sur l'essentiel", relève le coach de l'équipe de France.

"On fait les erreurs qu'ont fait les Français les années passées à être focus sur le résultat et donc à oublier un peu la manière de l'atteindre", reconnaît Siegfried Mazet, le coach de tir français de la Norvège. Côté Bleus, on insiste sur le bien-être du collectif et l'ambiance de groupe. Pour Jean-Pierre Amat, "un relais qui gagne, c'est la seule fois où on voit l'ensemble de l'équipe avec la banane, mais ce n'est pas parce qu'on aligne quatre victoires que la cinquième est acquise".

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