Coronavirus: Thomas Charabas, arbitre de rugby et médecin urgentiste face à une "maladie sournoise"
Mon rôle est de trier". Depuis deux mois Thomas Charabas, arbitre du Top 14, a rangé son sifflet et se consacre à son métier de médecin urgentiste à l'hôpital de Bayonne, où il fait face au Covid-19, une "maladie sournoise, difficile à cerner".
/2025/07/03/logosport-fond-blanc-68664bf99f8a0368288482.jpg)
/2021/04/27/6087b29d5c8af_5f1eb334eb116_generic-image.png)
Le travail de l'urgentiste de 31 ans, qui a atteint le plus haut niveau de l'arbitrage français à 26 ans, après un passage en Pro D2 à 24 ans, c'est d'abord le tri.
"Les patients arrivent chez nous avec une difficulté respiratoire plus ou moins associée à de la fièvre, explique-t-il. Mais ce sont des signes aspécifiques de la maladie Covid-19, car il y a d'autres pathologies (décompensation cardiaque, infection pulmonaire...) avec les mêmes symptômes".
Aussi, aux urgences, pendant ses longues heures de garde, il sépare les malades atteints du virus des autres. Il repère aussi ceux qui ont besoin d'une hospitalisation et les dirige vers la bonne unité. L'objectif est "d'éviter la propagation de cette maladie émergente" sur laquelle on "manque encore de beaucoup certitudes".
Mais attention, trier ne signifie pas "médecine de guerre", à savoir "sauver un malade plutôt qu'un autre". En Nouvelle Aquitaine, région "plutôt préservée", une telle extrémité n'a jamais été nécessaire. "Ça peut être des choses qui arrivent en cas de crise sanitaire vraiment aiguë mais cela n'a pas été le cas chez nous", insiste le Dr Charabas, passé de médecin libéral à urgentiste par commodité: "C'était plus facile d'échanger une garde dans mon emploi du temps avec un collègue que de fermer mon cabinet pour diriger un match".
Le virus a fait évoluer la pratique de l'acte médical car il fait peser un vrai danger sur tous ces praticiens en première ligne. Plusieurs de ses confrères sont décédés du Covid-19. Pour le Dr Charabas, la difficulté vient d'abord de toutes les "précautions à prendre" qui sont "particulièrement lourdes tant aux urgences qu'en réanimation". "Toutes les procédures d'habillage et de déshabillage sont chronophages et fatigantes à la longue. Enfiler un tablier, une charlotte, des gants, des lunettes... quinze fois par jour, c'est pénible...", souffle-t-il. Dans ces conditions, l'arbitrage reste lointain. Son dernier match comme "central" remonte au 22 février lors de la défaite à domicile de Clermont contre Bordeaux-Bègles (31-22).
L'après-confinement en question
"J'ai la malchance d'être assez occupé à l'hôpital", dit-il, craignant l'après confinement, tant côté virus, sujet sur lequel il refuse de se prononcer alors que "tant de gens sans compétence épidémiologiste" s'expriment "à tort et à travers" que pour les autres pathologies. "Soit il ne se passera rien. Ça voudra dire qu'il y avait une surconsommation de médecine avant la crise. Mais j'ai du mal à le croire, vu le nombre de personnes qu'on recevait et qui décompensaient sur le plan respiratoire. On ne les voit plus. Je me demande où sont ces gens ?", s'interroge-t-il.
Toujours est-il qu'en attendant la reprise, Thomas Charabas s'entretient. Il "essaie de courir" tout en "respectant le confinement". "Je ne suis pas fondamentalement inquiet car lorsque la reprise sera actée je pense que tous les arbitres de l'élite auront largement le temps de se réathlétiser", estime l'arbitre, conscient que le retour sur les terrains ne pourra de toute façon pas se faire à brève échéance.
"Je pense qu'il y aura des scenarii étudiés par la LNR et les médecins de clubs pour réfléchir aux différents problèmes après la reprise de l'entraînement (contaminations des joueurs...). Je n'ai pas d'information mais je pense qu'une reprise des compétitions ne sera possible que si l'épidémie est maitrisée avec un R zéro, c'est à dire avec une reproduction du virus très faible, estime-t-il. Comme pour la reprise des activités normales au-delà du sport".
À regarder
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter