Six nations 2025 : Thomas Ramos devient le meilleur réalisateur de l'histoire du XV de France, la consécration d’un travailleur
En inscrivant 15 points au pied (plus un essai) samedi, l’arrière du XV de France est devenu le meilleur réalisateur de l’histoire de la sélection, devant Frédéric Michalak.
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Une première pénalité dès la 3e minute pour ouvrir le score en faveur de l'équipe de France. Une transformation à la 18e pour n'être plus qu'à un point du record, et enfin une nouvelle pénalité pour le dépasser à la 25e. Grâce à ces trois coups de pied, Thomas Ramos a comblé l’écart qui le séparait de Frédéric Michalak (436 points), devenant le meilleur réalisateur de la longue histoire du XV de France. Avec un total de 20 points (trois pénalités, trois transformations et un essai), le Toulousain porte même son total à 450 points.
Une juste récompense pour celui qui s’est imposé ces dernières saisons comme l’un des visages du XV de France version Fabien Galthié. "C'est un leader, un patron", résume Dimitri Yachvili, quatrième meilleur réalisateur de l'histoire des Bleus (373 points), pour le qualifier.
Maître du poste d'arrière et pied assuré des Bleus, le Toulousain est devenu une valeur sûre du groupe international. Depuis 2023, année de Coupe du monde à la maison, Thomas Ramos a disputé 19 des 22 matchs qu’il aurait pu jouer avec les Bleus (en excluant la tournée d’été 2024, qui ne concerne pas les joueurs premium). Dans ce Tournoi des six nations, il n'a manqué que 25 minutes de jeu, remplacé en fin de match face aux Gallois, alors que les Bleus menaient largement, et face à l'Italie, où il dépannait au poste de demi d'ouverture.
"Leader" et "patron" des Bleus
Joueur complet, rapide, il brille par sa compréhension aiguë du jeu et son activité sur le terrain sous le maillot bleu. Mais la première image sans doute associée à Thomas Ramos pour les amateurs de rugby est sans doute celle de la qualité de son jeu au pied. Devenu buteur attitré du camp bleu, il a passé de nombreux points avec une régularité presque métronomique. "Sur l’exercice du tir au but c’est quelqu’un de très méticuleux et de régulier, ce qui est très difficile. Psychologiquement, il est bien, puisque les tirs au but à ce niveau-là c’est 90% de mental et 10% de technique", décrypte Dimitri Yachvili, ancien demi de mêlée qui a, lui aussi, été un buteur décisif pour les Bleus.
Des qualités qui l’ont amené jusqu’au plus haut niveau et qui ont toujours fait partie de son jeu, selon Jean-Louis Castro, ancien directeur sportif du Stade toulousain qui a recruté Ramos quand il avait 15 ans : "La première fois que je l’ai vu jouer, il m’avait impressionné par sa technique individuelle qui était au-dessus de la moyenne, avec cette notion-là de trouver les intervalles, de chercher, de regarder, d’apprécier des situations, surtout le placement de l’adversaire pour aller jouer là où ils sont faibles. Il avait déjà ça", rembobine-t-il.
Sur le terrain, Thomas Ramos s'est aussi imposé comme un leader qui n'hésite pas à guider ses coéquipiers, parfois à force de cris. "Parfois, je suis un peu dans l’excès, mais c’est parce qu’il le faut. On se rend compte qu’en respectant nos systèmes et en avançant sur nos collisions grâce à nos bons placements, on trouve des solutions", confiait-il à Sud-Ouest en 2024. Avant l'Irlande, l'entraîneur de l'attaque des Bleus, Patrick Arlettaz, disait, en plaisantant, qu'il plaçait même ses coéquipiers à la cantine. "Tout au long des équipes où il est passé, il a été un patron sur le terrain, c’est lui qui faisait jouer les autres, briller les autres, reconnaît également Jean-Louis Castro. Il était exigeant avec les autres, mais son exigence passait car il était très exigeant avec lui-même. C’est quelqu’un qui a du caractère, dans le bon sens du terme."
"C'est quelqu'un qui venait, qui repartait, sur qui on a mis beaucoup de pression"
Le parcours de Thomas Ramos est surtout celui d’un joueur qui a relevé tous les challenges mis sur son chemin. En club comme sous le maillot bleu, il a souvent dû faire face à une concurrence accrue, et inlassablement refaire ses preuves. En 2020, première année sous les ordres de Fabien Galthié, il n'avait démarré qu’un match en tant que titulaire, et avait vu le Montpelliérain Anthony Boutier disputer l’intégralité du Tournoi des six nations à l’arrière. L’année suivante, ce sont Melvyn Jaminet et Brice Dulin qui s'étaient partagé le poste, et il n'avait joué que 19 minutes lors du Grand Chelem en 2022. "Si on revient en arrière, c’est quelqu’un qui a été beaucoup chahuté, qui venait, qui repartait, sur qui on a mis beaucoup de pression", constate Vincent Clerc, consultant France Télévisions et ancien ailier international du Stade toulousain.
"Il a cette faculté à résister à la pression, quel que soit son poste, quel que soit ce qu’on lui demande, et c’est pour ça qu’il s’est imposé. Mais on peut vraiment dire qu’il est allé se la chercher sa place en Bleu."
Vincent Clerc, consultant France Télévisionsà franceinfo: sport
Une dynamique également vécue en club, avec un départ en prêt à Colomiers, à seulement 19 ans pour jouer. "Ça lui a amené beaucoup de temps de jeu, car il était titulaire à Colomiers, mais cela lui a donné aussi de la maturité", estime Jean-Louis Castro. À l’issue de sa saison chez le pensionnaire de ProD2, il est sacré meilleur joueur du championnat, avant de rentrer à Toulouse. "Il faut faire ses preuves, ça a été un peu pareil en équipe de France, où les premières années on le renvoyait beaucoup. C’est un gamin qui a forcé son destin, même si on voyait qu’il était au-dessus."
Jusqu'à cimenter un peu plus son nom dans l'histoire des Bleus. "Je suis très content pour lui. Il s’est toujours remis en question. Il y a une part d’inné là-dedans, mais il a travaillé, et il travaille encore", déclare l'ancien directeur sportif du Stade toulousain. À 29 ans, le voilà désormais au sommet du classement des points, avec encore quelques bonnes années sous le pied pour continuer de faire grimper son total.
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