France-Irlande : le XV du Trèfle féminin, une équipe en progression mais encore en retrait du meilleur niveau international

Une nation historique de la planète rugby, mais encore en construction. Qualifiées pour les quarts de finale de la Coupe du monde, les joueuses du XV de France ont désormais rendez-vous avec l’Irlande, dimanche 14 septembre, au Sandy Park d’Exeter. Là où le XV du Trèfle fait figure de référence dans le rugby masculin, en tant que meilleure nation européenne et deuxième équipe mondiale au classement World Rugby, la sélection féminine ambitionne de s’installer durablement au plus haut niveau, qu’elle observe pour l’instant un cran en retrait. 

Depuis la qualification manquée pour l’édition 2021 (disputée en 2022) en Nouvelle-Zélande après la défaite en barrage face au rival écossais, les Irlandaises ont démarré un nouveau cycle synonyme de progression. En grignotant sans cesse des places, elles sont arrivées en Angleterre avec l’étiquette de cinquième nation mondiale, derrière l’intouchable top 4. Les filles du XV du Trèfle ont terminé à la troisième place de "Best of the rest" aux deux dernières éditions du Tournoi des six nations.

"Best of the rest" aux deux derniers Tournois

En mars, lors de la première journée de l’édition 2025, elles avaient d’ailleurs donné du fil à retordre aux Bleues dans un match encore disputé à quinze minutes de la sirène. "L'Irlande est une nation un peu pénible à jouer, qui est très solide dans les rucks, un peu à l'image du jeu que connaît plus le grand public chez les garçons, mais c'est un peu la même culture d'équipe, très rude dans les rucks, qui peut tenir le ballon longtemps, assez stratégique aussi", a prévenu la pilier tricolore Agathe Gérin à la veille de la rencontre.

Dimanche, le XV du Trèfle pourra en outre compter sur un atout de poids : le retour de sa star Aoife Wafer, devenue visage d'un rugby féminin irlandais de plus en plus populaire et reconnu, titularisée en troisième ligne et attendue au tournant. Opérée au genou début juillet, elle va disputer son premier match dans la compétition, cinq mois après sa dernière apparition sous le maillot vert lors de la dernière journée du Six nations, dont elle avait été élue meilleure joueuse, devant la Française Manae Feleu ou encore l'Anglaise Abby Dow.

Déficit de performance face aux meilleures

Mais l’Irlande n’a pas encore réussi à se faire durablement une place au sein du gratin international et parmi certaines des "meilleures équipes du monde", comme elles ont désigné les Blacks Ferns et les Bleues, leurs deux derniers adversaires successifs. Un écart dû à un développement de la discipline entravé par les conséquences de la pandémie de Covid-19 et par des conflits internes, à une expérience collective du plus haut niveau moindre, alors que le nouveau Celtic Challenge, championnat lancé en 2023 avec deux équipes irlandaises, deux équipes écossaises et deux équipes galloises doit permettre de continuer à faire progresser celles, grandement majoritaires, qui jouent au pays.

Sur le pré, les filles en vert accusent toujours un retard de performance, de résultats et de régularité face aux nations du top 4, contre qui elles ne comptent qu'une victoire depuis 2017. Un écart qu'elles ont d’ailleurs pu sèchement constater en phase de poules. Après deux victoires sans appel face au Japon (42-14) puis contre l’Espagne (43-27), elles ont été largement dominées par les Black Ferns dans la finale de la poule (40-0), avec six essais concédés et aucun point inscrit.

Cet historique penchera également en faveur des Bleues, qui ont remporté les huit dernières confrontations entre les deux équipes, et qui endosseront le rôle de favorites à l'entrée sur la pelouse du Sandy Park. Avant une neuvième victoire dimanche pour conforter la hiérarchie ?