France-Angleterre : après une semaine mouvementée, les Françaises face à leur bête noire et leur plafond de verre en Coupe du monde

Le XV de France dispute, face à l’Angleterre samedi après-midi à Bristol, sa 9e demi-finale mondiale, stade que les Bleues n'ont encore jamais réussi à dépasser.

Article rédigé par Maÿlice Lavorel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les joueuses du XV de France avant le match de poules contre le Brésil, à Exeter, le 31 août 2025. (SIPA)
Les joueuses du XV de France avant le match de poules contre le Brésil, à Exeter, le 31 août 2025. (SIPA)

C’est la confrontation que tout le monde attendait depuis le tirage au sort. Qualifiée pour le dernier carré, l’équipe de France défie l’Angleterre en demi-finale de la Coupe du monde, samedi 20 septembre, à l'Ashton Gate Stadium de Bristol, dans l’ouest du pays.

Les Bleues, qui visent une qualification pour une première finale mondiale, vont devoir briser plusieurs séries noires pour écrire l'histoire.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par France Rugby (@francerugby)

Celle du plafond de verre du dernier carré, d'abord. En neuf éditions de la Coupe du monde, le XV de France s’est arrêté huit fois en demi-finale. En 2022 en Nouvelle-Zélande, pour l’introduction d’une phase finale après la phase de poules, les Bleues avaient cédé contre les Blacks Ferns, après avoir eu la balle de match face aux perches dans les dernières secondes. Avant, dans un format de qualification directe pour le dernier carré, elles avaient l'habitude de sortir des poules, avant de buter sur la marche suivante (2002, 2006, 2010, 2014, 2017).

"On n'a pas envie de s'arrêter là"

Un historique dont les joueuses ont bien conscience, comme l'a reconnu la capitaine Marine Ménager à l'annonce de la composition : "On écrirait une très belle page de l’histoire du XV de France, c’est notre objectif. On a travaillé dur, ce serait avant tout une récompense pour notre groupe. Ça prendrait une ampleur monstrueuse pour le rugby français et pour les petites filles qui nous regardent à la télévision."

Pour écrire l’histoire, il faudra en outre prendre le meilleur sur la bête noire anglaise et briser une autre mauvaise série, celle des 16 défaites de rang face aux Red Roses. Première nation au classement World Rugby, invaincue depuis trois ans et 31 matchs, revancharde et attendue au tournant par tout un pays, l'Angleterre s'avance comme l'immense favori de ce Mondial.

Les deux équipes ont croisé le fer il y a à peine plus d'un mois, pour le dernier revers tricolore en date, au début du mois d’août, dans la chaleur de Mont-de-Marsan, pour l’unique match de préparation sèchement perdu sans inscrire le moindre essai (40-6). Les Bleues invoqueront sans doute plutôt le souvenir de l’autre confrontation franco-anglaise cette année, en "finale" du Tournoi des six nations à Twickenham, où elles avaient échoué d’un petit point après une belle remontée en seconde période (43-42). "On les regarde sur la compétition en général, mais on a eu un taux de réussite plus élevé à Twickenham. On était plus prêtes, cela ressemblait plus à cette compétition. À Mont-de-Marsan, on n’était pas encore en place", a pondéré, dans la semaine, la troisième ligne Léa Champon.

La majorité des joueuses du groupe n'ont encore jamais connu de victoire face aux Anglaises, puisque le dernier succès bleu remonte au Crunch du Tournoi des six nations 2018. "C’est toujours particulier. Seules Marine, Pauline et Agathe les ont battues, mais on a aussi des joueuses qui ont vécu une demi-finale de Coupe du Monde il y a trois ans, c’est toujours une expérience supplémentaire", a assuré Gaëlle Mignot. "On va s’appuyer sur elles et sur ça."

Suspensions et commotions

Le défi est d’autant plus grand que les Bleues n’ont pas connu la semaine de préparation la plus calme. Elles ont appris les suspensions et l’indisponibilité jusqu’à la fin du Mondial de la co-capitaine Manae Feleu (trois semaines pour un plaquage dangereux) et d’Axelle Berthoumieu (neuf semaines pour une morsure sur un adversaire), et le forfait de Lina Queyroi, sortie sur protocole commotion à la fin du quart de finale et pas apte à tenir sa place. Le dernier coup dur est arrivé vendredi, à la veille de la rencontre, avec l’annonce du forfait de Joanna Grisez, co-meileure réalisatrice tricolore dans la compétition (4), qui a ressenti une gêne musculaire à la cuisse.  

"On a tout eu sur cette fin de semaine : on s’est fait peur sur ce quart de finale, mais on se qualifie. Derrière, il y a ces événements qui touchent le groupe. Et maintenant, on tombe contre l’équipe qu’on savait qu’on croiserait à un moment ou à un autre sur notre route. Je ne sais pas si c’est un mode commando… mais en tout cas, c’est se recentrer sur nous, et montrer la valeur de ce groupe."

Gaëlle Mignot, co-sélectionneuse du XV de France

en conférence de presse

 

Dans ce contexte, les Bleues veulent tout de même croire à l'exploit, en s'appuyant sur leur "ADN" : "La clé pour battre les Anglaises c’est de tenir un maximum le ballon, avoir la possession, essayer de les faire un peu exploser physiquement. On en a parlé toute la semaine, c’est notre ADN, on essaye aussi de le faire depuis le début de la compétition", a détaillé Pauline Bourdon Sansus.

Elles veulent profiter de la position d'outsider dans laquelle elles abordent le dernier carré : "On est vues comme les outsiders depuis le début, donc on a tout à gagner, je pense que demain on va se lâcher et ça va être génial", assure Nassiré Kondé.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.