: Reportage "L'ambiance est géniale" : Bordeaux se prend de passion pour l'UBB, avant la demi-finale de Champions Cup contre le Stade toulousain

Les deux meilleurs clubs français du moment se retrouvent dimanche 4 mai après-midi en demi-finales de la Champions Cup (16h). L'Union Bordeaux-Bègles (UBB) affronte Toulouse, deux équipes invaincues jusqu'à maintenant dans la compétition, pour espérer atteindre la finale face aux Anglais de Northampton. L'UBB pourra compter sur ses supporters, dans un Matmut Atlantique une fois de plus à guichets fermés, avec plus de 42 000 spectateurs et des Bordelais de plus en plus férus de ballon ovale.

Il suffisait de lever la tête dans les rues de la cité girondine, samedi, pour constater l'engouement autour du club de rugby. Les casquettes à l'effigie de l'UBB étaient de sortie et pour Michelle, c'est le bandana autour du cou. "J'adore, et mon chouchou, c'est (Maxime) Lucu. Mon fils et ma belle-fille m'ont offert l'abonnement pour mes 50 ans, c'est un beau cadeau", se réjouit-elle. 

Comme Michelle, de plus en plus de Bordelais poussent derrière leur club de rugby. Le nombre d'abonnés est ainsi passé de 8 000 à 17 000 en 4 ans, avec encore une augmentation de 30% cette année. La boutique du club, quai des Chartrons, ne désemplissait pas samedi. "Une casquette, un t-shirt et un pull", énumère la supportrice. L'UBB, on est obligé de l'aimer, se justifie Virginie. "L'ambiance est géniale, on aime l'ambiance rugby. On a beaucoup de joueurs en équipe de France, ça porte et ça aide à ce que le club soit super suivi cette année, avec tous les matchs à guichets fermés".

Un record mondial de spectateurs  

L'UBB détient même la meilleure affluence du monde pour une équipe de rugby professionnelle, avec 32 000 spectateurs de moyenne lors de la première partie de la saison 2024-2025, selon les chiffres de la Ligue nationale de rugby (LNR). Et les déboires des footballeurs girondins n'expliquent pas tout (actuellement en Nationale 2, la quatrième division), selon Christophe Bonnet, maître de conférences en management du sport à la faculté de Bordeaux. Le changement a aussi été la fusion en 2006 de Bègles et de Bordeaux, et l'arrivée de l'équipe au stade Chaban-Delmas. "Ils ont récupéré un stade historique qui a l'avantage d'être situé en plein cœur de la ville, de bénéficier de tout le réseau urbain avec les tramways et les bus. Ce qui en a fait le point de ralliement des gens de la ville, mais aussi de la périphérie", analyse le sociologue.

Un club qui au fil des années a aussi su se créer une identité forte, avec des joueurs spectaculaires. "Bordeaux s'est forgé l'image d'une équipe qui joue, ça a participé au renouveau du club. Il y a eu la volonté de se baser sur un jeu plus spectaculaire, qui se base plus sur les attentes d'un public nouveau, davantage amateur de spectacle", estime Christophe Bonnet. 

Côté spectacle, il ne manque plus donc que les trophées, avec une étape à franchir dimanche pour rallier sa première finale de Champions Cup de son histoire.