Pari réussi pour Peyron
Loïck Peyron et ses 13 équipiers du maxi trimaran Banque Populaire V se sont emparés ce vendredi soir du Trophée Jules-Verne en bouclant leur périple autours du monde en 45 jours, 13 heures, 42 minutes, nouveau record. Ils ont coupé la ligne au large d'Ouessant (Finistère) avec trois jours d'avance sur le temps établi par l'équipe de Franck Cammas en mars 2010 (48 jours 07 heures et 44 minutes). Un exploit qui s'explique par une belle gestion d'un bateau incroyable
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Accueillis en héros à Brest
Loick Peyron et ses coéquipiers ont accosté samedi en fin de matinée au Port du Château à Brest, où ils ont été accueillis par des milliers de personnes. Le grand Trimaran Banque Populaire V, long de 40 mètres et large de 23, a été amarré vers 10h30 à un ponton, où attendait le ministre des Sports David Douillet sous un très fin crachin, alors que des milliers de personnes patientaient sur le grand môle qui ferme le port. Auparavant, le multicoques avait été escorté dans la Rade de Brest par une cinquantaine d'embarcations de toutes tailles; allant du jet-ski au puissant remorqueur de haute-mer "Abeille Bourdon".
Emotion et délivrance
Miracle de la technologie, quelques minutes après le passage de la ligne d'arrivée, franchie à 23h14'35", Loïck Peyron et ses équipiers étaient en direct sur le site internet dédié à cette aventure. "Emotion", "délivrance", "bonheur", "heureux", tels étaient les premiers mots des nouveaux détenteurs du Trophée Jules-Verne. Comme à son habitude, Loïck Peyron maniait l'humour pour décrire cette arrivée. "C'est pas mal, 45 jours, on avait prévu ces 45 jours. On avait pris que 45 jours de nourriture, donc on n'a plus rien. C'est un joli chiffre." Et il reconnaissait que "la manière dont on a vécue ce tour du monde a été plus agréable que Cammas, qui avait toujours été en retard sur le record jusque dans les derniers jours. On a vécu ça d'une manière plus légère." Au passage de la ligne imaginaire, en arrivant du Nord et de l'Irlande, les feux à mains ont été allumés à bord, pour saluer la fin de cet exploit. En plein milieu des manoeuvres, en pleine nuit, au milieu des cailloux, Peyron voulait profiter des quelques heures restées à bord avant d'arriver à Brest: "C'est plus joli d'arriver avec un bateau sous voile, surtout dans le goulet de Brest. On va apprécier entre nous, comme le faisaient les vieux navires. Et on pourra partager avec le plus grand monde cette belle histoire." Loïck Peyron n'en oubliait pas l'un des créateurs de Banque Populaire V, "notre regretté Hubert Desjoyeaux", disparu durant ce tour du monde: "On sentait la fiabilité, la puissance. ce bateau a été bien pensé par des marins pour des marins".
Un record attendu
Quand Banque Populaire V a franchi la ligne de départ virtuelle de ce Trophée Jules-Verne, beaucoup d'observateurs pensaient Loïck Peyron et ses hommes capables de s'emparer du mythique record. Avec un bateau sans égal, et une équipe expérimentée et soudée, toutes les conditions étaient réunies pour que la performance réalisée par Groupama 3 en mars 2010 (48 j 07h 44 min) soit battu. Il suffisait juste de bénéficier de conditions météorologiques favorables ou en tous cas pas défavorables- et d'un soupçon de réussite pour accéder au Graal. Si BPV avait heurté une baleine ou n'importe quel OFNI (objet flottant non identifié), le record ne serait forcément pas tombé.
Une météo accommodante
Le facteur météo a constitué le premier atout du maxi trimaran. Le premier car Loïck Peyron et ses 13 équipiers ont pris de l'avance sur le record dès l'entame de ce tour du monde. C'est très simple: Banque Populaire a constamment été en avance sur les temps de passage imaginés avant la tentative. Ce qui lui a permis de chasser les records: Ouessant-Equateur (5 jours 14 heures et 55 minutes), Ouessant-cap de Bonne Espérance/Afrique du Sud (11 j 21 h et 48 min), Ouessant-cap Leeuwin/sud-ouest de l'Australie (17 j 23 h et 57 min), Ouessant-cap Horn/sud de l'Amérique du Sud (30 j 22 h et 18 min) et Equateur/Equateur (32 j, 11 h et 51 min).
Un vrai collectif
Deuxième élément qui explique le succès de cette entreprise: l'équipage. Peyron n'a pas souhaité faire table rase du passé mais il s'est au contraire appuyé sur la plupart des anciens adjoints de Pascal Bidégorry, l'ancien barreur de cette formidable machine. Roués, connaissant parfaitement le navire et ses qualités, ayant pour certains déjà effectué plusieurs tours du monde (Xavier Revil, Ronan Lucas, Jean-Baptiste Le Vaillant), les "hommes de l'ombre" ont formé une équipe solide, complète et complémentaire.
Loïck Peyron: "Il est temps de rentrer, nous n'avons plus ni dentifrice ni sucre, mais on ne va pas se plaindre, il y a des gens bien plus malheureux que nous. On espérait ce chrono parce qu'on a embarqué 45 jours de nourriture. C'était un espoir un peu écrit".
Un outil formidable
Mais le facteur numéro un reste incontestablement le fabuleux bateau que Peyron et sa bande ont exploité de la meilleure façon, en s'approchant des limites sans jamais venir la tutoyer pour prendre des risques inutiles. Banque Populaire V est le multicoque océanique le plus performant et le plus abouti réalisé à ce jour. Le bateau a profité de l'expérience acquise sur les Sport-Elec et Géronimo d'Olivier de Kersauson, ainsi que sur Groupama 3 de Franck Cammas, tous conçus par les architectes du cabinet VPLP (Van Peteghem/Lauriot-Prévost). Tous ces trimarans ont tour à tour remporté le Jules-Verne, Groupama 3 le dernier en mars 2010 (48 j 07 h 44 min), et chacun a marqué une évolution par rapport au précédent en termes de rapport poids/puissance, de facilité à passer dans de la mer formée et de fiabilité.
Banque Populaire V va très vite, alignant des moyennes stupéfiantes en toutes circonstances. En août 2009, il avait déjà pulvérisé le record de la traversée de l'Atlantique nord New York-Cap Lizard (sud de l'Angleterre) en 3 jours 15 heures 25 minutes 48 secondes, à la moyenne incroyable de 32,94 noeuds (près de 60 km/h).
Les caractéristiques techniques du bateau
Nom: Banque Populaire V
Type: maxi trimaran océanique
Longueur de la coque centrale: 40 m
Longueur des flotteurs: 37 m
Largeur: 23 m
Déplacement: 23 tonnes
Tirant d'eau: 5,80 m
Tirant d'air: 47 m
Grand voile : 450 m²
Gennaker (voile utilisée aux allures portantes): 610 m²
Solent (foc): 270 m²
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