Stravius, le parcours du combattant
A 25 ans, un an après avoir échoué à se qualifier pour la moindre épreuve individuelle aux JO de Londres alors qu'il était champion du monde du 100m dos, Jérémy Stravius a repris sa marche en avant. Dossiste au départ, il a élargi son éventail pour avoir un programme pantagruélique à Barcelone: au moins une course chaque jour. A 19h06, c'est son objectif prioritaire: la finale du 100m dos.
Huit jours d'épreuves, huit jours sur le pont. Jérémy Stravius n'est vraiment pas en vacances à Barcelone. Son teint un peu hâlé, commun à tous les nageurs, pourrait être trompeur. Son calme, très habituel chez lui, également. L'Amiénois n'est pas un expansif, mais il a les pieds sur terre. "Je vais avoir une grosse semaine", dit-il. "Je verrai si j'arrive à tenir. C'est le défi que je relève." Son entraîneur, Michel Chrétien, reconnaît: "Il s'est préparé à nager chaque jour. C'est un bel endroit pour faire de belles choses. S'il refait ce qu'il a accompli cette année, on peut s'attendre à de beaux Mondiaux. Mais on reste prudent. Il y a encore des incertitudes."
Les incertitudes reposent plus sur son état de forme, la concurrence, la capacité à encaisser l'enchaînement des courses, que sur le travail effectué. Pourtant, il y a un an, le duo était au plus bas, Londres n'ayant offert que les relais au nageur. "Les questions, on les a posées entre nous après les Jeux", se souvient le technicien. "On a fait un retour sur la saison, sur ses doutes. Je ne lui ai pas tenu rigueur de ce semi-échec, et lui non plus à mon égard. On s'est partagé l'échec, on ne l'a pas rejeté sur l'autre. Cela a renforcé notre confiance mutuelle. On savait qu'on n'était pas allé au bout de l'aventure. Et cette année, contrairement à 2012, il est en confiance." Pour Stravius, "on a mis les points sur les i."
Une remise en cause
Pour que le couple n'explose pas, pour que le nageur retrouve les sommets, les entraînements ont changé, la philosophie aussi. "Avant, les stages, on n'en voyait pas la fin", note Jérémy Stravius. "Cette année, on en a fait moins, moins long, et on a pris plus de plaisir. Et comme ce sont les périodes les plus dures, cela se passe beaucoup mieux." Son entraîneur abonde dans ce sens: "Pour Jérémy, la notion de plaisir est très importante." Entre ces changements et la confiance, le lien entre les deux s'est solidifié: "Le jour où il ne performe pas, je sais que c'est parce qu'il ne le peut pas", assure Michel Chrétien.
A Amiens, le couple ne se résume pas à ce duo, puisqu'il faut également y ajouter Mélanie Hénique, médaillée de bronze à l'Euro de Budapest (2010) et aux Mondiaux de Shanghaï (2011): "Elle lui apporte beaucoup", résume le technicien. "Il a une part dans la réussite de Jérémy. Lorsqu'approche la compétition, ils sont de plus en plus fusionnels. Mais je n'ai pas pour autant besoin de trouver ma place. Nous sommes ensemble." Loué pour ses qualités de "persévérance" et son travail, Jérémy Stravius admet qu'il aura moins d'objectif sur le 200m 4 nages, et fait du 100m dos sa priorité. "Je prends ça étape par étape. J'arrive avec le meilleur temps. Tant mieux. Mais je ne me sens pas comme le favori." Sa plus grande satisfaction: "avoir retrouvé ce niveau-là". Si cela lui permet de ramener au moins autant de médailles qu'à Shanghaï (1 or et 2 argent), la satisfaction ne sera que plus grande. Il a déjà l'or du relais, mais sa soif est intacte.
Vidéo: Stravius ambitieux à Barcelone
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