"Le kiné, c’est comme un mécano"
Ils sont le plus souvent dans l’ombre, mais les kinés jouent un rôle primordial durant Roland-Garros. Ils sont 34 à se plier en quatre tout au long de la quinzaine pour se mettre au service des joueuses et joueurs, que ce soit sur ou en dehors des courts. Responsable de la cellule médicale, Christophe Ceccaldi nous décrit son fonctionnement et le rôle si particulier de ses ouailles pour le bon déroulement du tournoi.
/2021/04/27/6087d8afac8df_5f2ae182693c9_tsonga-kine-2012-tennis-roland-garros_98ee749ffe8b4c3cac271835ee3163c7.jpg)
"C’était trop douloureux pour moi aujourd’hui". La mort dans l’âme, Virgnie Razzano a dû jeter l’éponge mercredi. Sa déchirure abdominale a eu raison de sa détermination dans son deuxième tour face à Carlo Suarez Navarro (6-3, 1-0 au moment de son abandon). L’une des kinés de Roland-Garros l’avait pourtant manipulée sur le court en fin de première manche pour lui permettre d’aller au bout de son match devant le public du Philippe-Chatrier, à défaut de défendre ses chances à 100%. Mais le médical a touché ses limites devant un corps récalcitrant. Un échec qui ne doit pas masquer toutes les réussites de l’équipe de kinés et de podologues, à pied d’œuvre durant la quinzaine.
30 litres d'huile de massage utilisés durant le tournoi
Ils sont 34 à se mettre au service des joueuses et des joueurs, dans les coursives comme sur les courts. "Nous sommes à la disposition de tous, sans exception", nous confie Christophe Ceccaldi, responsable de la cellule médicale et employé à plein temps de la Fédération française de tennis. Premier arrivé, premier servi : en amont ou après les matches, les kinés sont sans cesse sollicités. "Le sportif professionnel, son job est d’être sur le terrain. Il compte sur nous pour être au top de ses possibilités une fois sur le court. Récupération, soins, on gère tout. Le kiné, c’est comme un mécano avec une voiture". Ce qui se traduit dans les chiffres, avec 2 000 actes pratiqués et plus de 30 litres de pommade ou d’huile de massage utilisés sur l’ensemble du tournoi.
Au service médical, les joueurs défilent à longueur de journées. Mais pas forcément les grands noms des circuits ATP ou WTA. La raison ? La plupart ont leur propre physiothérapeute, qui l'accompagne tout autour du monde. "Chez les trente premiers du classement, voire cinquante, tous les joueurs disposent d’une structure médicale pour les accompagner toute l’année", nous explique Ceccaldi. Ils bénéficient alors d’espaces réservés dans l’enceinte de Roland-Garros pour s’occuper de leurs poulains. Les autres ne peuvent pas tous se permettre un tel luxe. Mais certains contournent le problème, comme le souligne Ceccaldi. "Ils prennent un physio pour deux ou trois". Stars ou pas, ils peuvent néanmoins toujours toquer à la porte, ils seront pris en charge. "S’il y a un besoin, nous y répondons".
"Il y a forcément un rapport affectif qui s’installe"
Même chose durant les matches, où interviennent en priorité les kinés officiels de l’ATP et de la WTA. Autre ambiance, autre rythme : lorsque le joueur fait la demande d’une intervention à l’arbitre de chaise, elle est signalée à la cellule médicale. C’est le moment de rush, où il faut intervenir le plus rapidement possible sur le court. Flânez un peu dans les allées de Roland-Garros et vous croiserez forcément ces physios en pleine course, encombrés de leur sac en bandoulière. Trois minutes top chrono, voilà le temps alloué aux kinés sur le terrain pour répondre à une urgence.
Alors bien sûr, cela ne suffit pas toujours. Le corps humain est une mécanique très fragile et elle peut s’enrayer à tout moment. Quand un abandon suit une intervention, cela touche au cœur le kiné qui n’a pas réussi à inverser la tendance. "Il y a forcément un rapport affectif qui s’installe, reconnait Ceccaldi. Notre rôle est d’aider le joueur, même on sait pertinemment qu’on ne le fera pas gagner. On reste dans la limite de nos compétences. Les clés de la victoire appartiennent aux joueurs, pas à nous". Les kinés restent à leur place. Mais sans eux, le tournoi ressentirait un grand vide.
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter